Genève

Les Verts genevois veulent mettre les passagers des avions dans les trains

22.03.2023 17h12 Gilles MIELOT

redac

La reprise du trafic aérien à Genève après le Covid nuit au climat selon un rapport commandé par les Verts qui regrettent que l’on n’ait pas profité du Covid pour repenser l’usage de l’aéroport. Un rapport de l’association Noé 21 démontre qu’il est possible de transférer 40% des vols vers le rail.

14 millions de passagers l’an dernier, trois fois plus que durant les deux années de pandémie et presque autant qu’en 2019 qui avait vu 17 millions de passagers à Cointrin.

«L'an passé, on a eu un surplus de CO2 qui a annihilé les économies d'énergies réalisées par les Genevois cet hiver. Les Genevois sont redevenus les champions du monde de la consommation du trafic aérien, 20 fois plus que la moyenne mondiale», alerte Jérome Strobel, physicien et membre du comité Noé 21.

Limiter le nombre de passagers pour limiter le CO2

Pour atteindre les objectifs climatiques en matière d’émission de CO2 d’ici 2030, il faudrait selon le rapport de Noé 21 ne pas dépasser les 3,2 millions de passagers chaque année.

Pour la conseillère nationale verte Delphine Klopfenstein, «imaginer un aller-retour à Barcelone pour quelques dizaines de francs, c'est indécent. D'autant plus que le kérosène n'est pas taxé, ce qui engendre une concurrence déloyale avec les autres moyens de transport».

Dans le top-10 des destinations depuis Genève aéroport, 98% sont à moins de six heures en train. «Basculer les passagers de ces destinations sur le train nécessiterait 24 liaisons aller-retour par jour, ça représente sur l'ensemble du trafic ferroviaire genevois une augmentation de 10%», précise Jérome Strobel.

Une manière discrète de mettre la pression à quelques encablures des élections cantonales et à moins d’une semaine de la présentation du rapport d’activité de l’aéroport qui aura cette fois une saveur particulière.