Genève

Dans la peau d'un aîné avec le dispositif Age Man

23.03.2023 15h38 Julie Zaugg

age man

Se mettre dans la peau d’une personne âgée, cela est possible grâce à un dispositif un peu spécial. Baptisé Age Man, il permet de se mouvoir ou de voir comme si l’on était dans le corps d’un aîné atteint de divers maux. Il sert notamment à la formation du personnel soignant en EMS.

Hé non ce n’est pas le costume d’Iron Man que l’on essaie aujourd’hui à Val Fleuri. Il s’agit du dispositif Age Man. De quoi ankyloser le corps de plus de 15 kilos, lester les pieds, entraver certaines articulations. Tout pour se retrouver dans la peau d’une personne âgée. « Ce dispositif est utile pour la formation des soignants, qui cotoient au quotidien des aînés» détaille Nadine Béné, directrice de l'EMS de Val Fleuri. Mais aujourd’hui il n’y a pas que du personnel soignant, deux députés se sont aussi lancés dans l’expérience. 

Pour le plus jeune élu du parlement, il était important de vivre ce moment. «C'est vrai que l'on est appelés à voter sur certains textes de lois sur les EMS, et j'avais envie d'essayer ce costume pour mieux me rendre compte en tant que jeune, de ce que peut vivre une pesonne âgée» nous dit Yanniss Mussa.

Lors de cette matinée organisée par l’Association Genevoise des Établissements Médico Sociaux (AGEMS), plusieurs ateliers ont été présentés. Objectif, vivre une expérience au plus proche de la réalité. Le plus troublant étant peut-être avec ces lunettes. Rétinopathie diabétique, glaucome ou encore cataracte, les verres sont obstrués comme si l’on était atteint de diverses pathologies. «On comprend mieux le besoin d'aide que peuvent ressentir certaines personnages âgées. Il y a un côté très claustrophobie...c'est très perturbant!» reconnaît David Coppex, membre de l'AGEMS. 

Mieux comprendre pour mieux accompagner

Vision, mobilité, motricité fine… selon l’état de santé de nos aînés, tous les petits gestes du quotidien deviennent plus compliqués. «D'où la nécessité de ces formation, pour que le personnel soignant apprennent à prendre soin des résidents et adapter ses réflexes. Il faut porter plus loin cette vision», estime Aurélie Meynet Bouvier, infirmières responsable d'unité à Val Fleuri. 

Bénéfique, tant pour le travail du personnel accompagnant que pour le bien-être des pensionnaires d’EMS. «Les gens qui sont appelés à donner ds soins se rendent ainsi compte dès le début quelles sont les limites et peuvent les comprendre. Cela facilite les rapports et nous rend très humbles», expose Jean-Marc Guinchard, secrétaire général de l'AGEMS. À l’issue de la matinée, l’opération sensibilisation semble réussie. Désormais chacun repart chez soi avec une autre approche des troubles liés à la vieillesse.