Genève

Des manifestants commémorent 12 ans de guerre en Syrie, dans l'indiférence

25.03.2023 21h35 Delphine Palma

Syrie

C’est une guerre dont on ne parle pas ou presque plus. Après 12 ans de conflit, la Syrie est en ruine et sa population vit dans des conditions de précarité et d’insécurité extrême. Pour porter leur voix, une petite manifestation s’est formée devant le Haut Commissariat des Droits de l’Homme ce samedi, avec le maigre espoir de réveiller la communauté internationale.

Ils ne sont qu’une poignée, mais s’expriment disent-ils pour tout un peuple. Pour marquer un triste anniversaire, 12 ans de guerre en Syrie, drapeaux de l’opposition et discours fleurissent sous les fenêtres du palais Wilson.

4 ans dans les geôles d'Assad

Un homme au regard tourmenté et front bandé, est venu dire que l’espoir n’est pas mort. Bachar a passé 4 ans dans une prison du régime syrien. Libéré en 2017 et réfugié depuis en France, il subit encore les séquelles de son emprisonnement. « Je suis sorti en 2017 et depuis cette date, je suis en soin pour récupérer de ce que j’ai subi dans les geôles d’Assad. Moi ce n’est pas la torture que j’ai subi, mais ils voulaient me tuer. Parmi mes amis, je suis le seul rescapé. Les 5 autres sont morts. »

Tawfik Chamaa, un médecin genevois, lui aussi est venu lancer un appel. Depuis le tremblement de terre, les habitants du nord-ouest de la Syrie sont dans le dénuement le plus total, dit-il. « J’en appelle solennellement à la communauté internationale. Il faut traiter avec les ONG qui travaillent directement sur le terrain. L’aide internationale doit parvenir là-bas. 4,5 millions de civils sont dans le besoin. » 

Parler pour ceux qui ne peuvent rien dire

Les manifestants, réunis sous le collectif « femmes syriennes pour la démocratie » demandent que justice soit faite et que Bachar al- Assad soit poursuivi pour crime de Guerre par le Tribunal Pénal International, comme Vladimir Poutine. Un message fort relayé inlassablement. « Nous devons parler au nom de tous ces gens qui ont osé un jour dire stop à la dictacture » souffle Wadj Zimmermann du collectif organisateur. Mais après une décennie de mobilisation, les relais et l’espoir s’effrite plus la guerre s’enlise. La manifestation qui a réuni une trentaine de personnes s’est vite dispersée au milieu des flâneurs de la rade.