Genève

Gauche et droite s'écharpent sur une modification de la LPAC

27.03.2023 18h26 Lucie Hainaut

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Le Grand Conseil a débattu vendredi d’une modification de la LPAC, la loi sur le personnel de l’État. Elle s’adresse aux fonctionnaires en arrêt pour cause de maladie ou d’accident. Son but: une protection totale contre un licenciement pendant 730 jours, et assurer l’intégralité du salaire. Le débat s’est révélé explosif. 

Si les échanges sont devenus houleux au Grand Conseil vendredi, la discussion avait pourtant commencé dans le calme avec la rapporteure de majorité, la socialiste Xhevrie Osmani: «Ce projet de loi vise à protéger le personnel de l’État contre un licenciement pendant qu’ils et elles sont malades et à garantir leur traitement pendant la période de couverture» déclare-t-elle face au parlement. En d’autres termes, la proposition prévoit qu’en cas de maladie ou d’accident, les fonctionnaires ne pourraient pas être licenciés pendant une période de 730 jours. Cette mesure serait financée par une augmentation des taux de cotisation. Ces taux seraient proportionnels aux absences de chaque service. En outre, le projet de loi exclut le recours à un assureur externe.

La gauche et le MCG unis

Parmi les soutiens à cette modification de la LPAC: la gauche, mais aussi le MCG. «Chacun peut comprendre que des données confidentielles seraient à l’extérieur de l’état. C’est pourquoi une assurance perte de gain des fonctionnaires doit rester interne à l’État, il ne faut pas que ce soit externalisé» défend François Baertschi, député du Mouvement Citoyen Genevois.

«La gauche s’obstine à protéger les fonctionnaires qui dysfonctionnent»

De son côté, la droite réunissant le PLR, l’UDC et le Centre s’oppose fermement au projet de loi: «La gauche s’obstine à protéger les fonctionnaires qui dysfonctionnent. Et c’est une infime minorité, mais ce sont eux que vous protégez aujourd’hui» martèle le PLR Cyril Aellen. Son camarade de parti Pierre Conne va dans le même sens: «Tout cela fera peser sur les fonctionnaires présents une charge de travail supplémentaire, avec la double peine de l’augmentation des cotisations d’assurance perte de gain et provoquera de la frustration, poussant ces travailleurs malmenés à être en arrêt maladie à leur tour» déclare-t-il.

«On marche sur la tête»

Nathalie Fontanet s’exprime au nom du Conseil d’État. Elle refuse catégoriquement la proposition de la gauche: «Mesdames et Messieurs, on marche sur la tête. Je n’ai pas d’autre mot, on marche sur la tête ! Personne ne peut diriger une administration de la taille de la nôtre, plus de 19'000 collaboratrices et collaborateurs, de cette manière-là. Et il ne s’agit pas de ne pas protéger les collaborateurs, je suis la première à dire qu’il faut les protéger» tonne-t-elle devant les députés.

Finalement, le débat se poursuivra après les élections.