Genève

Monica Bonfanti: «Nous investissons dans le champ de la prévention»

27.03.2023 19h59 Rédaction

Monica Bonfati

Les chiffres de la criminalité ont été dévoilés: les infractions sont en hausse et les mineurs se taillent une triste part dans le gâteau de la violence. La Commandante de la police est notre invitée.

La police genevoise a dévoilé les statistiques de la criminalité en 2022. Les infractions sont en hausse mais restent en-dessous des chiffres d’avant pandémie. L’augmentation de la violence est marquée chez les jeunes. Un sujet tabou. «On a vu une augmentation des prévenus dans différents types d’infractions dans lesquelles il y a l’exercice d’une certaine violence, précise Monica Bonfanti. On a également une augmentation des mineurs qui sont prévenus d’infractions à l’intégrité sexuelle. Bien sûr, la moitié de ces infractions sont de la pornographie, mais il y a également des viols parmi ces augmentations.» 

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En réponse, la Commandante explique que ses équipes investissent dans la prévention. Pour elle, les jeunes d’aujourd’hui ont du mal à faire la différence entre les réseaux sociaux et la vie réelle et ne se rendent pas compte de la gravité de leurs actes.

Une nouvelle organisation à venir

Interrogés sur les manifestations entachées de violence et les menaces envers des élus, Monica Bonfanti se refuse à toute comparaison avec la situation en France. En revenant sur la manifestation de la rue Royaume, elle rappelle que la manifestation n’était pas autorisée et qu’«une violation de domicile devait être traitée par la police puisqu’il y a eu un dépôt de plainte».

La nouvelle organisation de la police devrait être déployée le 1er juin prochain. Un corps de police judiciaire et un corps de Gendarmerie. Le règlement d’application sur la police fait toutefois l’objet d’un recours. La police judiciaire, justement, a fait la une ces dernières semaines, entre l’arrestation disproportionnée de Simon Brandt et les écoutes illégales d’avocats, le tout dans un parfum d’impunité. «Je ne dirais pas cela. Ces affaires sont actuellement aux mains de la justice et dès qu’elles viendront dans le giron de la police, elles seront traitées par le biais d’enquêtes administratives», conteste-t-elle.

À la tête de la police depuis 17 ans, Monica Bonfanti dit aimer sa fonction et ne pas vouloir quitter son poste dans l’immédiat.