22 millions indument perçus par les SIG: les partis demandent des comptes
La grande majorité des partis politiques du Grand Conseil demande des comptes aux SIG et à sa direction. Alors que LJS réclame l’application rapide des recommandations de la cour pour rétablir la confiance, d’autres appellent à une transparence totale de l’institution sur l’électricité mais aussi sur l’eau et le gaz.
22 millions de francs indûment perçus par les SIG sur le dos des contribuables. Les conclusions du rapport de la Cour des comptes ont provoqué l’étonnement voire la stupeur des partis politiques présents au Grand Conseil. Tous exigent des comptes à la direction des services industriels de Genève. À commencer par le PS: «Est-ce que le conseil d’administration le savait, interroge le député Alberto Velasco. Parce que la transparence dans la facturation des services publics est fondamentale.»
Dans son rapport publié aujourd’hui, la Cour des comptes a révélé que les SIG ont surfacturé 22 millions de francs aux clients entre 2008 et 2021. Les Services industriels n’ont pas respecté la loi quant aux pertes sur le réseau électrique. Ils se sont engagés à rendre le trop-perçu dès 2025.
La commission de contrôle de gestion se penchera sur l’affaire
Chez les Verts, on reste prudents tout en relevant un problème de gouvernance. La commission de contrôle de gestion se penchera sur l’affaire. «Nous allons entendre la Cour des comptes ainsi que les SIG et nous nous ferons notre avis, dit Pierre Eckert. Il y a une grosse erreur de calcul et un problème de gouvernance pour reconnaître cette erreur et la corriger.»
Au Centre, on appelle les SIG à plus de transparence: «Les tarifs ont augmenté sensiblement, il faut donc parler aussi des tarifs de l’eau et du gaz. Je crois que la transparence doit être totale», estime le chef de groupe du parti bourgeois Jacques Blondin. Dans les rangs de LJS, on se dit surpris par la nouvelle. Nicolas Pivin est un nouveau membre du conseil d’administration des SIG. Il appelle à rétablir la confiance rapidement: «On se rappelle de la crise des éoliennes qui avait été un grand chapitre pour les collaborateurs des SIG. Nous ne voulons pas que cela se reproduise. Aujourd’hui, il faut rétablir la confiance pour les Genevois et le personnel de l’institution», assure Nicolas Pivin.
Inquiétude sur le travail de la cour entravé par les SIG
Le PLR perçoit avec inquiétude l’attitude des SIG qui a entravé le travail des magistrats: «Les SIG ont fait preuve de quelques réticences au moment de donner les chiffres et de collaborer. Dans le cadre d’un monopole, l’argent public doit être parfaitement utilisé», indique le député Adrien Genecand.
«Cette affaire est une calamité»
Le MCG ne mâche pas ses mots et crie au scandale. Selon ses membres, le mal est profond et ancien: «Cette affaire est une calamité qui vient d’ajouter au scandale des déchets napolitains et celui des éoliennes. Nous pensions que le directeur général des SIG Christian Brunier avait fait le ménage et réformé l’institution mais on se rend compte qu’elle est toujours malade», explique le président du parti François Baertschi.
«C’est quand même une maison qui est l’une des plus fiables de notre canton»
À l’UDC, on minimise l’affaire et on comprend la réticence des SIG à collaborer avec la Cour des comptes: «C’est quand même une maison qui est l’une des plus fiables de notre canton, sûre, bien structurée, bien tournée vers l’avenir avec des programmes tels qu’Éco 21, Vitale vert. Et pour eux, je comprends que c’était un choc, dit le député Chrito Ivanov. Mais ce sont les Genevois qui seront gagnants puisqu’ils auront une petite réduction sur leur prochaine facture.»
Le Grand Conseil va donc se saisir de cette affaire. SIG et Cour des comptes seront auditionnés prochainement par les députés. Des députés qui voudront sans aucun doute faire un état des lieux complet des activités des SIG.