Genève

25 familles roms dorment dans la rue

09.11.2021 18h33 Denis PALMA

rédaction

«Les places d’accueil de nuit pour les familles sans abri sont insuffisantes à Genève». Alors que les températures baissent de plus en plus, les associations d’entraide tirent la sonnette d’alarme.

Une famille rom trouve refuge  tous les soirs derrière les toilettes publiques du parc Geisendorf aux Charmilles. Le chef de famille a aménagé les lieux avec deux matelas. Il cache soigneusement dans les bois ces couvertures. 

La famille rom vit à Genève depuis 8 ans 

Donis 47 ans dit vivre à Genève depuis 8 ans avec sa femme Gabriela et son plus jeune fils Andrea. Andrea, 4 ans, a été scolarisé à la rentrée mais seulement pendant quelques jours, déplore son père.  "Comment envoyer mon fils à l'école, sans hygiène, avec des poux dans la tête, s'exaspère Donis.  

Un seul repas par jour pour les adultes 

Donis veut nous montrer où chaque matin ils font leurs toilettes : dans ce petit évier en inox alimenté en eau froide Le couple nous montre qu’ils sont équipés: réchaud, barquettes de viandes, donnés par des voisins. Mais ce soir-là ils ne mangeront pas chaud, faute d’huile. A la place, un pique-nique. C'est pour les adultes le seul repas de la journée. Donis veut sortir sa famille de la rue mais il ne trouve pas de place d’accueil, dit-il. Dormir ici dans le parc, c’est aussi se confronter à certains dangers: "les drogués surtout le week-end. Un environement peu propice aux enfants", explique le paternel. 

Mendier pour gagner un peu d'argent 

Sabina enceinte dit avoir 20 ans. Elle est originaire du même village que celui de Donis. Elle est arrivée à Genève il y a deux semaines pour gagner un peu d’argent en mendiant. 

25 autres familles roms dont 42 enfants à la rue 

25 autres familles roms dont 42 enfants sont aujourd’hui dans la même situation. Malvina et son association cherchent à lever des fonds pour créer deux nouveaux sleeping destinés à toutes les familles dans le besoin ainsi qu’aux mineurs. Plus de 200 personnes sont selon une étude de l’université de Genève, sont obligés de dormir dehors.  

 

«Il y a une urgence politique»

Pour Omar Azzabi, conseiller municipal vert en ville de Genève, il faut agir. «Il y a une obligation au niveau de la nouvelle loi pour les sans-abris, qui exige un accueil inconditionnel pour les personnes qui sont sans-abris sur notre territoire. Je crois que l’urgence est dans la réponse, il faut mettre en place des solutions adaptées. Quand on regarde la répartition des coûts, il manque de l’argent.»