Genève

25 millions n’ont pas été redistribués aux citoyens par les SIG

27.05.2024 18h18 Léa Audidier

SIG

25 millions: c’est la somme que les services industriels genevois ont choisi de ne pas rétrocéder aux citoyens genevois entre 2013 et 2023. A la place, l’entreprise a réinvesti dans des programmes d’économies d’énergie. Un montant qui interroge après l’affaire des surfacturations.

Les SIG reçoivent chaque années des dividendes d’EOS Holding, une société financière dont ils sont actionnaires. Jusqu’en 2013, l’argent était alors redistribué aux citoyens pour alléger leur facture. Mais selon le 20 Minutes, entre 2013 et 2023, 25 millions de francs ont été réinvestis dans des programmes d’économies d’énergie. Un investissement pour le futur d’après Pierre Eckert: «Je pense que c’est une décision consciente du Conseil d’administration, on peut la soutenir. SIG a un programme très ambitieux d’investissement dans la géothermie, dans les réseaux thermiques structurants. SIG a investi passablement dans éco21 qui est utile pour l’ensemble des consommatrices et consommateurs de diminuer leur propre consommation d’énergie de façon à pouvoir payer moins».

Une somme qui intrigue

Mais l’allocation de ce montant interroge. Ces dividendes atteignaient 67 millions entre 2011 et 2023. 42 millions ont été versés aux consommateurs pour l’année 2011-2012. Les 25 millions restants, entre 2013 et 2023, n’ont finalement pas été rétrocédés: «En attendant, ce qui est certain, c’est qu’on aurait pu faire baisser la facture de tout le monde. Cela aurait été particulièrement agréable dans la période 2022-2023 suite aux conséquences de la guerre en Ukraine et de l’explosion des prix de matières premières et de l’énergie. A ce titre, on aurait peut-être tous préféré payer un peu moins cher que de savoir si dans X années on va peut-être payer moins.» explique Adrien Genecand. 

Dans un communiqué, les SIG affirment que les distributeurs d’électricité sont libres d'inclure ou non les dividendes dans leur tarif de l’énergie. Ils précisent qu’à partir de 2013, les dividendes d’EOS Holding ont fortement chuté pour avoisiner les 2 millions en moyenne depuis dix ans. Ils ajoutent: «En redistribuant les dividendes aux clients, l’entreprise allait au-delà de ce qui est communément pratiqué par les acteurs de la branche. Ces dividendes servent également à financer les nouvelles infrastructures de la transition énergétique, comme la géothermie, infrastructures qui nécessitent d'importants investissements avant même de rapporter de l’argent».

Un choix controversé, alors que les Genevois attendent encore le remboursement des 22 millions surfacturés.