Genève

300 médecins protestent contre la baisse de leurs revenus

17.09.2024 18h18 Denis PALMA

.

Après le «coup de poignard» dénoncé par l’Association des Médecins du Canton de Genève cet été, près de 300 médecins de premier recours ont protesté devant les HUG contre les dernières baisses de leurs rémunérations. Des baisses qui selon eux impactent durement leurs revenus et menacent la relève de la profession. 

Ils étaient près de 300 blouses blanches, médecins généralistes, pédiatres, gynécologues ou psychiatres à manifester leur mécontentement au parc des Chaumettes devant les HUG. «Ont-ils le droit de vie et de mort sur nos pratiques», scande dans un mégaphone Michel Matter. Le président de l’association des médecins de Genève pointe du doigt les assureurs. 

Quelle profession accepterait une baisse de 10% de rémunération en moins en 1 an?

Les médecins dénoncent deux coups de poignard de plusieurs caisses d’assurances maladie qui ont baissé leurs rémunérations deux fois cette année, grâce à l’intervention de la justice. «Ces baisses, si on les ajoute à l’inflation, aux hausses de l’énergie, aux loyers, nous aboutissons à une baisse de 10% de nos revenus depuis le 1er janvier. Quelle profession accepterait une baisse de 10%, interroge l’ophtalmologue? Aucune», répond-il.     

Selon les médecins de premier recours, leur secteur médical situé en première ligne a subi un nouveau coup de boutoir sur ses revenus. «En 20 ans, c’est la cinquième fois que l’on nous baisse nos revenus sans jamais avoir été indexé, indique Didier Châtelain, président de l’association des médecins de famille de Genève. Pour nous, c’est le seau d’eau froide glacé qui fait déborder la piscine bien marécageuse.»  

  Les revenus des médecins, régulièrement revus à baisse, constituent un «très mauvais signal pour la relève, affirme Sandrine Ghilardi, présidente du Groupe psychiatres-psychothérapeutes genevois. La moyenne d’âge dans ma discipline est de 63 ans. Dans quelques années, il y aura une pénurie évidente. Elle a déjà commencé. C’est très difficile de trouver un lieu de consultation.»

Les baisses du point Tarmed sont provisoires. Le tribunal administratif fédéral doit se prononcer dans les mois à venir sur le fond.