Genève

30km/h: l’ATE et Pro-vélo relancent la guerre des transports

14.05.2025 18h18 Denis PALMA

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Les associations ATE et Pro Vélo contestent la décision de justice ayant invalidé l'arrêté du Conseil d'État généralisant le 30km/h à Genève. Soutenues par Actif-Trafic, elles dénoncent une atteinte à la santé publique et une entrave aux efforts menés contre le bruit routier.

Alors que l’État a choisi de ne pas faire appel, l’Association transport et environnement (ATE) et Pro Vélo refusent de laisser la mesure s’éteindre. «Si nous ne faisons pas recours, il ne se passe rien», tranche la présidente de l’ATE Genève. Pour elle, ce recours permet de maintenir en vie, au moins temporairement, une décision «absolument nécessaire» pour soulager une population exposée à des niveaux de bruit excessifs. 

La généralisation du 30km/h, décidée sous l’ère Serge Dal Busco, concernait près de 300 rues, dont 139 uniquement la nuit. En octobre 2023, un compromis avait été trouvé par Pierre Maudet après une série de recours. Mais en mars dernier, la justice a retoqué la mesure, la jugeant disproportionnée faute d’analyses suffisantes.

 Un seul recourant contraire au droit suisse? 

Depuis, le scénario est clair: chaque zone devra désormais faire l’objet d’une demande séparée. Un casse-tête administratif, dénoncent les associations, qui redoutent une pluie de recours et une perte totale de lisibilité. Elles affirment même que la décision va à l’encontre du droit fédéral. «Il n’y a qu’un seul recourant, un individu. En principe, en droit suisse, une personne seule ne peut contester une décision de portée générale comme celle-ci», avance la députée Caroline Marti.

La guerre des transports relancée 

Me Romain Jordan et Me Stéphane Grodecki, avocats du recourant prennent acte du recours des assocations: «Le choix de la fuite en avant, face à un dossier mal ficelé et bâclé de l’avis de tous, appartient aux associations recourantes. Notre mandant s’opposera sereinement au recours.»

De son côté, Pierre Maudet, aujourd’hui en charge du Département des mobilités, regrette le recours. «Il compromet l’accord que j’avais initié et bloque des mesures concrètes de réduction du bruit sur 80% des sites prévus. Au final, c’est la population qui paie les frais de cette guerre des transports.»

Les associations, elles, s’appuient sur les données du cadastre du bruit: 120'000 habitants sont exposés à un bruit routier excessif dans le canton. Pour elles, la lutte pour le 30km/h est aussi une bataille pour la santé publique.