Genève

6383 signatures contre la loi sur la maîtrise des charges de l'Etat

11.03.2025 17h27 Denis Palma

.

Partis de gauche et syndicats ont récolté plus de 6000 signatures contre les lois corsets, bien au-delà des 4000 paraphes nécessaires pour soumettre la réforme au vote populaire. Adoptées en janvier par une majorité de droite au Grand Conseil, ces lois visent à maîtriser les charges de l’État et à limiter les engagements en cas de budget déficitaire. 

Dans les classeurs du comité référendaire présentés devant la presse: 6683 signatures. Un chiffre que la députée socialiste Caroline Marti considère comme révélateur d’une forte inquiétude populaire. «Nous avons récolté 50 % de signatures de plus que le minimum requis, ce qui montre que notre démarche a trouvé un réel écho auprès de la population qui nous a appuyé dans notre démarche de faire barrage contre ces lois»

Une affiche de campagne choc 

Pour illustrer les effets des lois corsets sur les services publics, le comité référendaire a dévoilé une affiche choc, intitulée «Massacre à la tronçonneuse». Inspirée du film d’horreur éponyme, elle met en scène des politiciens de droite tronçonnant à l’aveugle dans les prestations publiques, tandis que les fonctionnaires et la population fuient terrorisés. «Cette image traduit la violence avec laquelle ces mesures pourraient impacter les services publics», explique Alice Le François, secrétaire syndicale au SIT.

Des lois jugées «anti-démocratiques»

Pour le député écologiste Julien Nicolet-dit-Félix, ces lois restreignent dangereusement les marges de manœuvre du Grand Conseil : «Elles empêchent les élus de voter un budget en conscience, en verrouillant l’exercice budgétaire. C’est une atteinte au principe démocratique.»

De son côté, Geneviève Preti, présidente du cartel intersyndical, dénonce un mécanisme rigide et inadapté. Selon elle, lier automatiquement les dépenses publiques à la croissance démographique est une aberration. «L’économie ne suit pas mécaniquement l’évolution démographique. Si le taux de chômage augmente, il faut plus de personnel pour accompagner les demandeurs d’emploi. À l’inverse, s’il baisse, faudrait-il licencier des employés de l’office cantonal de l’emploi pour en faire des infirmiers? Cela ne joue pas.»

Les Genevois auront le dernier mot dans les urnes en septembre prochain.