Genève

A Genève, la cigale chante tout l'été

19.08.2024 17h34 Delphine Palma

cigales

Les vacances ne sont pas tout à fait finies. Il reste encore le soleil, la chaleur et… le chant des cigales. Depuis quelques années, la cigale grise, cette espèce emblématique de la Provence, est régulièrement entendue en ville en été. Mais les spécialistes ne sont pas certains que l’espèce se soit véritablement installée chez nous.

De bonnes oreilles et un peu de chance. À Vernier en cette fin d’après-midi, la chasse à la cigale grise, la fameuse cigale provençale, est un succès. Grâce à ce son reconnaissable entre mille.
«Quand ça chante cela vient des mâles, qui ont des cymbales sur l’abdomen. Ils cherchent à attirer des femelles», glisse Gottlieb Dändliker, inspecteur de la faune du canton de Genève. «Mais c’est extrêmement rare de les voir. Des spécialistes étudient les cigales à Genève depuis des années, mais n’ont jamais vu l’insecte chanter.»

Reproduction à Genève?

La cigale genevoise est discrète donc, mais surtout encore rare. Seulement quelques dizaines de spécimen sont signalés chaque été depuis sa première observation officielle en 2003. Chaleur l’été, mais surtout, des hivers moins rigoureux expliquent sa présence.Ces signalements, sur la plateforme collaborative faune Genève permettent aux spécialistes de préciser le degré d’installation de l’espèce.  «On ne sait pas encore si les animaux sont transportés par les nombreux arbres plantés à Genève qui viennent du sud», analyse notre interlocuteur. «Pour l’instant, on n'a pas la certitude que le cycle complet se fait à Genève. Moi, je pense qu’elles sont en train de s’installer, mais cela va aller tout doucement.» 

Cigale bienvenue 

Pour les observer de près, direction le Musée d’histoire naturelle et son immense collection de petites bêtes. La cigale grise: la voici à côté d’une espèce parmi les quatre spécimens déjà présents en Suisse. Mais pas de danger pour les autochtones. Il y a bien assez a manger pour tout le monde, détaille le spécialiste des cigales du Muséum, John Hollier. «Pour la cigale, presque toutes les plantes sont mangeables. L’apparition d’une espèce qui n’est pas spécialiste d’une plante, comme la cigale grise, a donc peu de chances de causer des dégâts. Il y a d’autres problèmes plus graves pour les milieux naturels comme le réchauffement climatique ou la pollution.»

Retour sous les arbres ou nos cigales continuent de chanter. Il ne manque plus qu’un rafraîchissement — il existe même un pastis genevois— pour prolonger les vacances en ce jour de rentrée.