Genève

A Genève, la rénovation énergétique du parc bâti franchit une étape

05.02.2024 18h40 Delphine Palma / ATS

Hodgers

A Genève, un accord qualifié d''historique' a été trouvé autour de la rénovation du parc bâti. Associations patronales, syndicats, milieux écologistes, Asloca ont fait des concessions pour aller de l'avant. Le compromis doit maintenant être voté par le Grand Conseil.

L'accord porte sur l'ensemble du parc bâti, à l'exception des bâtiments de l'Etat qui font l'objet d'une autre loi. Les délais fixés pour rénover les biens immobiliers trop gourmands en énergie ne changent pas, sauf pour les villas et les petits bâtiments, qui bénéficient de trois ans supplémentaires pour se mettre aux normes.

L'idée est de travailler sur les grands ensembles qui constituent les plus grosses sources d'économies d'énergie, explique lundi le conseiller d'Etat Antonio Hodgers qui a mené les négociations.

350 millions pour les propriétaires privés

Pour financer ces rénovations, l’Etat mettra 500 millions de francs au lieu des 200 millions prévus à l’origine. 70 % de cette enveloppe, soit 350 millions, sera destinée aux propriétaires privés qui pourront aussi bénéficier de subventions fédérales. Un système de prêt, doté de 50 millions, sera mis en place pour les personnes ne pouvant bénéficier de prêts hypothécaires. Les milieux des propriétaires, plutôt réfractaires à l’origine, se disent satisfaits. « Le montant de l’enveloppe a augmenté et la répartition permettra d’en réserver une très grande partie aux propriétaires privés», réagit Stéphane Penet, directeur de le CGI. «C’était l’importance pour nous de ces négociations. » 

Locataires mieux protegés

Autre point d’accord en faveur des locataires cette fois, les loyers ne pourront pas être augmenté si le propriétaire touche les subventions de l’Etat pour la rénovation. Asloca et Chambre immobilière sont tombés exceptionnellement d’accord sur ce point, sourit Alberto Velasco de l'Asloca. « Pour les locataires, cela est très important. A Genève, les loyers sont les plus importants de Suisse. Les locataires ne peuvent plus supporte de nouvelles augmentations de loyer.»

Retour au Grand Conseil

Après avoir refusé de promulguer cette loi sur l’énergie en septembre dernier, Antonio Hodgers revient donc avec ce large consensus regroupant milieux immobiliers, syndicats et associations de défense du climat. Un enjeu majeur pour le conseil d’Etat qui en a fait un axe fort de son programme de législature. « Je trouve cet accord équilibré. Il répond aux défis climatiques et énergétiques. Il répond aux enjeux financiers et des milieux immobiliers, et respecte également les locataires. Nous espérons que les députés respecteront le travail des différentes organisations prenantes», poursuit le Conseiller d'Etat. 

Le projet de loi sera déposé ce printemps au Grand Conseil. Un vote en plénière devrait se tenir au plus tard fin mai 2024