Genève

À Uni Mail, la mobilisation des étudiants propalestiniens continue

08.05.2024 19h59 Rédaction

Les représentants des étudiants qui occupent depuis mardi le hall d'Uni Mail ont rencontré des membres du rectorat. Ils ne seront pas évacués par la police.

Cette nouvelle journée d’occupation s’est déroulée dans le calme. Des ateliers ont occupé les étudiants, dans l’attente de la suite de cette manifestation. Dans l’après-midi, des membres de la Coordination étudiante pour la Palestine ont rencontré l’équipe du rectorat ce mercredi. «Le bilan est plutôt positif, même si l’on est assez curieux de la suite, raconte Zora Holzer, membre de la CEP. On sait que l’on va rester dormir ce soir.»

«Il n’y a aucune volonté de discriminer qui que ce soit»

Pour rappel, les manifestants ont six revendications, dont la reconnaissance par l’université de l’état de génocide à Gaza ou encore la fin de partenariats avec des entités israéliennes. «On attend vraiment quelque chose de concret. La situation est vraiment urgente, on aimera que l’université se positionne clairement», ajoute la manifestante.

Zora Holzer scande qu’il «n’y a aucune volonté de discriminer qui que ce soit» et que des étudiants juifs font partie de la Coordination étudiante pour la Palestine. «Nous pensons que le génocide en cours est une raison légitime pour s’exprimer au milieu de ce bâtiment. Si des personnes se sentent mal, nous avons une équipe à l’écoute.»

Slogan polémique: la banderole ne sera pas retirée de force

Pour le vice-recteur de l’Université Édouard Gentaz, il faut un dialogue apaisé avec les étudiants. Il a été proposé aux manifestants de participer à un conseil scientifique qui doit discuter du rôle de l'université dans les débats publics en général. En cas de participation à ce conseil scientifique, la CEP s'engagerait à ne plus occuper la nuit le hall d'Uni Mail.

«Toutes les revendications sont sur la table en discussions. L’idée est de trouver une méthode de travail pour savoir comment on va discuter ces revendications. (…) Nous ne sommes pas un organisme politique, mais nous avons une responsabilité forte, commente-t-il. Il est important que les valeurs que nous défendons puissent être incarnées dans la façon dont nous gérons ce conflit.» Il précise que si les étudiants sont tenus de quitter le bâtiment passé 22h00, ils ne seront pas évacués, «car nous sommes dans une perspective de dialogue.»

Interrogé sur la banderole «To the river to the sea», slogan qui peut être interprété comme un appel à la destruction de l’État d’Israël. L’UNIGE se dit «heurtée», mais ne retirera pas la banderole de force. Un tract doit être distribué par les étudiants pour clarifier leur interprétation du slogan. La formule fait polémique, au point d’être interdite en Allemagne depuis novembre 2023.