Genève

Actions pour le climat : tout est permis ou presque

25.05.2023 18h00 Gilles MIELOT

redac

La centaine de militants pro-climat qui a manifesté contre le salon de l’aviation d’affaire mardi entrainant la fermeture durant une heure de l’aéroport, ont écopé hier d’une peine pécuniaire de 120 jours-amende avec sursis avant d’être libérés. Une sanction qui peut paraitre dérisoire et qui pose la question de savoir ce que risquent vraiment les activistes ?

Violation de domicile, dommages à la propriété et contrainte, voilà les chefs d’accusation retenus par le ministère public à l’encontre de la centaine d’activistes qui se sont introduits sur le salon de l’aviation d’affaire à l’aéroport de Genève. Durant une heure, le trafic a été suspendu pour raisons de sécurité. En tout, 8 avions ont été déroutés vers Lyon et Zurich. Le salon Ebace et Genève Aéroport ont porté plainte. 120 jours-amende avec sursis, une peine qui peut paraitre dérisoire, mais pourtant la justice genevoise a voulu marquer le coup.

Pour l'avocate Tali Paschoud «On a un but d'effet dissuasif. la cour européenne des droits de l'homme précise qu'il ne doit pas y avoir une menace de sanction pénale sur les libertés d'expression» indique cette membre fondatrice d' «avocat pour le climat».

Les actions militantes en faveur du climat se multiplient.

Il y a les accros à la colle, les amateurs de peinture, et les spécialistes d’actions plus spectaculaires encore. Greenpeace est la spécialiste du genre. «C'est une action non violente, les militants ont averti qu'ils n'avaient pas l'intention d'aller sur la piste, c'est toujours une initiative des militants, ils soutiennent nos messages donc on les aide de manière juridique en cas de besoin» précise Fanny Eternod porte-parole de Greenpeace Suisse.

Les militants agissent de leur propre initiative, mais ils sont coachés, conseillés et défendus par les associations si nécessaire. Quelle que soit le type d’action, les condamnations lourdes sont rares.

«A partir du moment ou cette manifestation participe au débat d'intérêt général, et lorsque c'est une action non violente, elle est protégée par la liberté d'expression» selon Tali Paschoud.

Si le volet pénal est clément, le volet civil pourrait faire mal. Les passagers déroutés ne seront pas indemnisés comme en cas d’avarie météorologique, en revanche les compagnies aériennes pourraient réclamer réparation, mais le combat judiciaire serait long et incertain. En attendant, les activistes de mardi à Cointrin condamnés à 120 jours-amende avec sursis ont 10 jours pour faire appel.