Genève

«Adieu les cons», Roger Deneys démissionne du PS

18.10.2023 17h43 Gilles MIELOT

redac

L’ancien député socialiste Roger Deneys claque la porte de son parti avec fracas. Une démission consécutive à sa non-réélection au Conseil d’administration des HUG suite à un vote du parti socialiste. Il a dit toute sa frustration dans une lettre au vitriol intitulée «Adieu les cons».

La colère a mûri. Début septembre, Roger Deneys a perdu dans les urnes internes de son parti, à une voix près, un second mandat au sein du Conseil d’administration des HUG. Il a démissionné avec fracas hier, en signant une lettre virulente.

Extrait: «Je pense ainsi que les membres du comité directeur qui n’ont pas voté pour renouveler mon mandat sont des personnes minables, médiocres, des revanchards, des clientélistes, des reines et rois du copinage et du renvoi d’ascenseur, des faux-culs et des politiciens de pacotille incompétents et définitivement indignes tout sauf des socialistes»

«Je n'ai pas ménagé mes efforts, on ne m'a jamais adressé le moindre reproche, et le parti socialiste décide de nommer quelqu'un d'autre, fustige Roger Deneys. La façon de faire est cavalière, je n'ai pas envie d'être traité comme une merde par des gens qui sont soi-disant des camarades». Le divorce est consommé, il dépasse une simple querelle de personne.

«Ce n'est pas un caprice d'enfant gâté, enchaine l'ancien député. Mon mandat me rapportait 16'000 CHF par année. J'en versais la moitié à mon parti. On traite les personnes qui travaillent avec un minimum de respect, ça devrait être dans l'ADN du PS».

Contactés, les cadres du parti se sont dits attristés pour lui, mais rappellent que le vote issu d’un comité d’une vingtaine de personnes se fait à bulletin secret et assurent qu’il ne s’agit pas d’une cabale. Pas d’autres commentaires au sein du PS, chez les adversaires politiques, on se gausse: «Ce sont des méthodes habituelles au parti socialiste, ils ne font pas de sentiments vis-à-vis des gens, rapporte le député MCG Daniel Sormanni. J'ai vécu cela. Les personnes, une fois qu'elles ne sont plus là, on leur marche dessus, on ne s'en intéresse plus.»

Roger Deneys tire la prise mais continuera à s’engager en dehors de la politique. Ironie de l’histoire, il fête cette année ses 60 ans, le bel âge pour la retraite, clin d’œil au slogan de son parti.