Agression aux urgences à Annemasse : Prison ferme pour les deux frères
Le verdict est tombé dans l’affaire de l’agression du personnel soignant de l’hôpital d’Annemasse début janvier. Les deux frères ont été reconnus coupables de violences aggravées sur quatre soignants, des faits qu’ils contestent. Ils écopent de trois et six mois de prison ferme. La défense va faire appel.
Un verdict qui était très attendu après le procès fleuve, plus de dix heures d’audience, mi-février. Le tribunal de Thonon a condamné les deux frères de 25 et 33 ans à 12 mois de prison assortis de 6 mois de sursis pour l'un et 9 mois pour l'autre.
Le 8 janvier dernier, en fin de soirée, les deux frères étaient arrivés aux urgences pour soigner l’ainé, blessé au bras et au visage après un accident de travail à Genève. Une prise en charge chaotique par du personnel alcoolisé selon la version des prévenus, attestée par deux témoins lors de l’audience. Une version à l’opposé des 14 soignants qui ont dénoncé une agression de la part des deux frères.
Pour l'avocate de la défense, Maître Sarah Mauger Pauliak c'est une réaction mitigée «Nous avons déjà huit relaxes prononcées, nous allons continuer le combat pour rétablir la vérité».
Le tribunal a rejeté l’accusation de manipulation des images vidéos, et validé le rapport des médecins légistes qui ont constaté les contusions et ecchymoses sur certains membres du personnel soignant.
Les deux frères rejettent toujours les accusations et dénoncent une injustice.
Le Tribunal a refusé la réouverture des débats ce que regrette la défense qui disposait de nouveaux témoignages. «Il me semble qu'il s'agit d'une décision politique que nous contesterons en appel» déclare Maître Sarah Mauger Pauliak.
Un autre procès se tiendra donc en appel d’ici quelques mois, le personnel soignant et la direction de l’hôpital, présent à l’énoncé du verdict, se montrent sereins. «Nous suivrons la version qui est celle de nos soignants, qu'on a toujours défendu, et qui a été reconnue par le Tribunal» indique Pierre-Etienne Allard le directeur de l'hôpital privé Pays de Savoie.
Le procureur avait requis 18 mois de prison, les deux frères écopent de trois et six mois fermes à effectuer à domicile sous bracelet électronique.