Alain Delon: «C'était un Genevois comme les autres»

Il était l’un des plus grands acteurs français. Alain Delon est décédé dimanche 19 août. Monstre sacré du cinéma, il avait été naturalisé genevois et suisse en 2000. Ses attaches étaient à Genève depuis près de 40 ans.

C’était en 1987. Alain Delon sur le Léman, pour donner le départ du sixième Challenge de F-40. Grand amateur de sport, l’acteur l’était encore davantage de Genève, et de la Suisse. Il s'en confiait à l'époque sur la TSR: «Quand je ne suis pas bien quelque part, je n'y reste pas. Donc je suis très heureux en Suisse. Si vous voulez savoir pourquoi, parce qu'en Suisse, on me fout la paix.»

«Il était très attaché à Genève»

Établi à Genève depuis 1983, d’abord à Chêne-Bougeries, puis à Champel, il déclarait son amour pour le canton en juillet 1993 déjà, dans le quotidien La Suisse: «Quand l'avion se pose à Cointrin, quand je parcours les longs couloirs qui séparent les pistes de l'aéroport, j'éprouve une indicible sensation d'apaisement.»

Pour couronner ses attaches à Genève, Alain Delon demande la nationalité suisse. Il prêtera serment le 13 mars 2000 dans la salle du Grand Conseil. Conseiller d’État à l’époque, Robert Cramer officiait ce jour-là: «C'est un Genevois comme les autres, qui est passé par les procédures de naturalisation, par lesquelles chacun est passé. Je crois réellement qu'il était très attaché à Genève.»

«Il y avait Alain, et il y avait Delon»

Le Samouraï établit ses sociétés sur le canton, et notamment Adid Alain Delon International Distribution SA, qu’il gérait avec sa fille Anouchka. Ses liens avec Genève passent aussi par les tribunaux. L’acteur s’était entouré d’avocats de la place, notamment Maitre Dominique Warluzel.

Alain Delon montera aussi sur les planches genevoises. Son passage au théâtre du Léman en 1998 a marqué son directeur général: «Il y avait Alain, et il y avait Delon, se souvient Claude Proz. Delon, c'est l'acteur, c'est la star mondiale, c'est le dieu vivant au Japon. Alain, c'est l'homme sensible, à fleur de peau, qui avait toujours le geste gentil envers les gens avec qui il se sentait bien. Et Genève, pour lui, était vraiment une ville qu'il a adorée.»

Alain Delon s’en est allé ce dimanche. Genève a perdu celui qui était, sans doute, son plus illustre citoyen.