Genève

Alain Kolly: «Il faut revoir notre mission pour répondre aux nouveaux besoins»

17.06.2025 19h42 Rédaction

À la tête de la Fondation Clair Bois depuis janvier, Alain Kolly veut moderniser l’institution, renforcer le partenariat avec les familles et faire évoluer l’accompagnement des personnes polyhandicapées. Interview.

Depuis le début de l’année, la Fondation Clair Bois, acteur clé dans l’accompagnement des personnes polyhandicapées, a un nouveau visage à sa direction: Alain Kolly. Ancien directeur général adjoint des Hôpitaux universitaires de Genève, il prend les rênes d’une institution qu’il qualifie de «gros bateau», avec ses 700 collaborateurs et un budget annuel de 60 millions de francs.

Une fondation en pleine mutation

Créée il y a 50 ans, Clair Bois arrive à un tournant. Le vieillissement de la population polyhandicapée, l’évolution des attentes des familles et l’exigence d’une transparence accrue obligent l’organisation à repenser ses missions. «La personne polyhandicapée d’aujourd’hui n’a plus les mêmes besoins qu’il y a 50 ans», souligne Alain Kolly. Un des objectifs majeurs de son mandat: développer une plus grande flexibilité dans l’accompagnement, notamment en partenariat avec les familles.

Modernisation et transparence

Alain Kolly évoque la nécessité de moderniser les infrastructures, notamment le back-office, et de renforcer les liens avec les familles, dans un dialogue plus ouvert et respectueux. «Il faut fixer les règles de l’avenir ensemble avec l’État et les parents», affirme-t-il. La transparence devient un devoir pour répondre à des attentes légitimes de qualité et de confiance.

Tourner la page du passé

Après les multiples scandales autour des personnes handicapées, Alain Kolly se veut rassurant: «Les processus de contrôle sont désormais en place, le personnel est qualifié et formé.» Il insiste sur l’importance de reconstruire la confiance et d’aller de l’avant, dans une dynamique d’inclusion.

Une mission de cœur

Au-delà de la gestion, c’est l’humain qui prime. Alain Kolly parle d’un engagement «avec les tripes et le cœur». Il rappelle que certains bénéficiaires sont suivis tout au long de leur vie, et que l’institution doit aussi s’adapter aux familles vieillissantes. «C’est une fierté de pouvoir accompagner des personnes sur une vie entière», conclut-il.