Alain Kolly: «La qualité des soins est en danger en Suisse»

Les hôpitaux publics de Suisse alertent sur leur situation financière. Les revenus ne permettent plus de couvrir le fonctionnement de la plupart des hôpitaux helvétiques, sous perfusion publique. Un appel est lancé aux assurances pour revoir la politique de tarification. 

Alors que les primes maladies ne cessent d’augmenter, la structure tarifaire actuelle ne permet pas aux hôpitaux publics de rentrer dans leurs frais. «Comment les hôpitaux universitaires de Suisse s’occupent d’une patientèle plus complexe à soigner, les coûts réels sont souvent supérieurs aux coûts moyens», dénonce Alain Kolly, directeur général adjoint des HUG. Pour lui, la structure tarifaire n’a pas pu évoluer selon les besoins des patients et ce, malgré la crise du Covid. «La qualité des soins est en danger en Suisse, ajoute-t-il. On est dans un modèle économique insoutenable, car plus on a de patients, plus on perd de l’argent. Aujourd’hui, nous perdons plus d’argent qu’en 2019, alors que nous avons le même nombre de patients.»

Dans le détail, les HUG ont pu combler leur déficit grâce aux aides politiques lors des années Covid. Mais les projets tablent sur une perte de 40 millions de francs d’ici la fin de l’année. Alain Kolly explique que les assureurs ne souhaitent pas s’aligner sur une hausse des tarifs. Les HUG réfléchissent à une optimisation des coûts, «mais cela ne suffira pas si l’on veut garder une qualité des soins telle qu’on l’a aujourd’hui».