Alfonso Gomez: «ce qui coûte cher, c'est l'urgence climatique»
Le projet de budget 2024 de la Ville de Genève prévoit un déficit de 16 millions de francs. Le total des charges s'élève à 1,344 milliard, en hausse de 57,5 millions, alors que les revenus nets devraient augmenter de 64,5 millions.
Le Conseil administratif continue dans son chemin de retour à l'équilibre planifié pour 2028, tel que défini dans le cadre de la mise en oeuvre de RFFA, a relevé mercredi le grand argentier Alfonso Gomez. Le déficit s'élèverait à 28 millions sans les 12 millions attendus du canton pour la prise en charge de l'entretien des routes d'intérêt cantonal.
Qu'est-ce qui coûte si cher à la Ville de Genève? Le Maire et conseiller administratif en charge des finances évoque les investissements «évidents» et importants liés à l'urgence climatique, mais souligne aussi l'augmentation du prix des taux d'intérêts ainsi que les coûts de la politique sociale. Cette année la Ville s'est penché sur la municipalisation des crèches avec des dispositifs conséquents.
Les recettes fiscales liées aux personnes physiques vont quant à elles augmenter de 41 millions à 656,4 millions, alors que les impôts sur les entreprises restent stables à 192,8 millions. Calculé sur la base des correctifs des années précédentes, ce projet de budget présente 6,4 millions de revenus fiscaux supplémentaires. Comme prévu, le remplacement de la taxe professionnelle communale par des centimes additionnels complémentaires sur l'impôt des entreprises dès 2024 aura un effet neutre.
Nouveaux postes
Les charges en personnel augmentent de 29,5 millions à 516,5 millions de francs. En cause, la progression des annuités et l'indexation des salaires ainsi que la création de 105,4 nouveaux postes, dont 47,1 dans la petite enfance. Selon l'exécutif, la municipalisation des crèches est neutre, la subvention versée aux associations étant contrebalancée par les charges en personnel et les revenus.
Des postes fixes sont aussi créés par l'internalisation du nettoyage des toilettes publiques, voulue par le Conseil municipal, et dans le secteur de l'informatique. Possible dès 2024, pour autant que les discussions avec les représentants du personnel aboutissent à un accord, la cessation d'activité à 62 ans pour les fonctions particulièrement pénibles coûtera 2,3 millions à la Ville.
Stratégie climat
Du côté des investissements, l'exécutif veut doter sa stratégie climat de moyens supplémentaires. Il maintient son enveloppe de 180 millions, avec l'objectif de tout dépenser pour accélérer l'assainissement énergétique des bâtiments et végétaliser massivement la ville. La dette devrait augmenter à 1,929 milliard de francs.