André-Chavanne: graffiti raciste dans la salle des maitres

Les professeurs du CEC André-Chavanne ont découvert un tag raciste mercredi matin, dans la salle des maitres de l'établissement. La directrice est visée.

La directrice du collège et de l'école de commerce André Chavannes a été visée par des tags racistes dans la nuit de mardi à mercredi. Des inscriptions écrites dans la salle des maîtres qui ont suscité l'émoi au sein de l'établissement. Le DIP a porté plainte.

La directrice a été applaudie par les élèves et les enseignants

Des applaudissements nourris durant de longues minutes. Cet après-midi, élèves, professeurs et parents d'élèves se sont rassemblés pour exprimer leur solidarité envers la directrice touchée par ces tags racistes inscrits en salle des maîtres, et découverts hier matin. «Je suis très touché par ce qui s'est passé. C'est un manque de respect vis-à-vis de la directrice qui est le pilier de l'école. Ce n'est pas normal», témoigne Youssef, un élève de 15 ans. Marwan, 16 ans, souligne que la salle où ont été taguées les insultes racistes n'est pas accessible aux élèves. «Imaginer qu'il y ait des profs racistes, c'est choquant.

«Une atteint contre les personnes afro-descendantes, racisées et toutes les femmes»

La nouvelle a produit une onde de choc au sein du corps enseignant. «Je suis extrêmement choquée et en total soutien avec ma directrice car j'ai aussi pris personnellement cette attaque, car elle atteint toutes les personnes afro-descendantes, toutes les personnes racisées, toutes les femmes aussi. Je trouve cela ignoble. De me dire que c'est potentiellement un enseignant ou des enseignants qui ont fait cela, c'est très grave, s'indigne Laura Kono», une enseignante émue aux larmes.

Des changements auraient créé des tensions au sein du corps enseignant 

Une condamnation unanime et une question, qui est l'auteur de ces inscriptions ? Des tags dans une salle réservée aux enseignants, découverts au lendemain d'une soirée raclette organisée par certains d'entre eux. La directrice en poste depuis la rentrée 2022 a dû mettre en place la réforme des écoles de commerce imposée par la Confédération. Des changements qui auraient créé quelques tensions au sein du corps enseignant. «C'est clair, qu'elle change les choses mais en bien en se concertant avec les familles et les parents. On n'a pas du tout vu venir cela», estime Nathalie Gajic co-présidente de l'association des parents d'élève de l'école de commerce André-Chavanne. L'enseignante Laura Kono ne cache pas son incompréhension : «La réforme, elle concerne toutes les écoles de commerce donc cela ne la concerne pas directement. Que cela crée des mécontentements au sein de l'école, je pense bien parce qu'il y en a qui n'aiment pas les changements.»

Le DIP condamne ces agissements et a immédiatement porté plainte. La directrice qui n'a pas souhaité s'exprimer a, lors de son allocution, remercié le soutien affiché et souhaité un bon repos mérité après une année éprouvante.

Contactée, la Conseillère d'État Anne Hiltpold se dit «surprise et fâchée.» L'élue PLR indique avoir écrit une lettre à la directrice pour lui apporter tout son soutien. «J'ai écrit que ce type d'agissements n'ont pas leur place à l'école et que nous prenons toutes les mesures qui s'imposent. Une plainte pénale a été déposée.»