Genève

Appel commun de la Croix-Rouge pour éviter des famines

13.09.2022 12h51

Appel commun de la Croix-Rouge pour éviter des famines

Peter Maurer et Francesco Rocca veulent une approche à plus long terme des Etats pour éviter des famines dans différents pays.

Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Les deux grandes entités du Mouvement de la Croix-Rouge s'unissent pour demander aux Etats d'éviter des famines à court et long terme. La guerre en Ukraine ne 'fait que compliquer le problème', dit Peter Maurer qui veut une accélération des exportations de céréales.

'Nous appelons les Etats membres à oeuvrer maintenant', a affirmé mardi à la presse le président de la Fédération internationale des sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FICR), Francesco Rocca. De nombreuses personnes peuvent être sauvées, même si la situation devrait se détériorer en 2023.

En cause, le climat, le conflit ukrainien et l'augmentation du prix des denrées. Pour autant, le problème existait avant 'la guerre en Ukraine', fait remarquer le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), à quelques jours de son départ après dix ans à la tête de l'organisation.

Risques de famine

Le conflit n'a fait que 'compliquer', 'exacerber' le problème. Alors que la Russie n'est pas contente et laisse entendre qu'elle pourrait remettre en cause l'accord pour l'exportation de céréales depuis l'Ukraine, M. Maurer souhaite que 'ceux qui ont négocié cet arrangement' décident de 'le rendre durable'. Il faut que 'le rythme des exportations s'accélère', ajoute-t-il également.

'La faim augmente et des millions de personnes sont menacées', a insisté de son côté M. Rocca, à quelques jours de l'Assemblée générale de l'ONU. En Afrique subsaharienne, un tiers des enfants de moins de cinq ans font face aux effets du manque de nourriture.

Dans la Corne de l'Afrique, confrontée à la menace d'une famine, 'il faut mettre un terme une fois pour toutes' à la crise alimentaire 'qui n'est pas la première', affirme M. Rocca.

Une crise sanitaire

Si la famine est déclarée en Somalie, 'nous savons qu'il sera déjà trop tard', a affirmé de son côté le président du CICR. Des dizaines de milliers de personnes seront décédées. 'Nous assistons à une catastrophe humanitaire', ajoute encore M. Rocca, ajoutant que celle-ci aboutit à une crise sanitaire, migratoire et sur d'autres composantes encore.

'Nous avons besoin d'une action urgente et concrète'. Le président de la FICR a rappelé que son organisation et ses sociétés nationales tentent de mener leur réponse en anticipant les problèmes grâce aux indications météorologiques.

La famine est un problème 'lent', a fait remarquer M. Rocca. Dans les pays confrontés au conflit, les familles doivent souvent fuir avant les récoltes. Des assaillants pillent les cultures. Il faut une approche systémique à long terme qui considère les défis politiques, économiques ou encore sociétaux, renchérit le président du CICR.

Il faut passer de l'urgence à un investissement dans les Etats fragiles avec une collaboration que 'nous ne connaissons pas encore', ajoute encore M. Maurer, qui s'est dit aussi un peu plus optimiste pour une accalmie au Yémen à condition que les parties fassent leur part. Le CICR et la FICR avec ses sociétés nationales sont les mieux positionnés pour répondre, a-t-il également dit.

/ATS