Genève

Asile : la panique des communes suisses ne touche pas Genève

13.01.2025 18h20 Laure Lugon Zugravu

Rédactrice-réviseure

Le système d’asile suisse risque de s’effondrer. C’est le cri d’alarme lancé par la directrice de l’Association des communes suisses, Claudia Kratochvil, ce dimanche dans la presse alémanique. Genève, qui se voit attribuer 5,8%  des arrivées en Suisse, ne nourrit pas autant d’inquiétudes grâce à une gestion de l’asile différente. 

Selon une enquête nationale, un tiers des communes ont déclaré que l'encadrement des demandeurs d'asile représente l'un de leurs principaux problèmes. Un souci qui touche moins Genève, et pour cause : ici, c’est le canton, à travers l’Hospice général, qui est à la manœuvre en prenant en charge l’accueil, l’hébergement et le suivi des migrants. Les communes, elles, ne se chargent que des capacités scolaires et de l’intégration à travers des associations. 

Pour autant, la pression globale se fait sentir. Les réticences viennent surtout des petites municipalités, qui rencontrent plus de difficultés que celles qui disposent déjà d’un centre d’accueil. Depuis trois ans et le début de la guerre en Ukraine, le canton a passé de 6300 à 10700 demandeurs d’asile. Et la tendance reste à la hausse.

Selon Mathieu Crettenand, directeur de l’aide aux migrants à l’Hospice général, «la pression sur les structures fédérale et cantonales restent très fortes. Nous avons aujourd'hui près de 11000 migrants qui sont suivis à Genève, qui sont des niveaux jamais atteints ces dernières années.» Mais le directeur tempère: «On est cependant sorti du mode urgence pour gérer cela en mode conjoncturel et pour pouvoir continuer à suivre ces personnes de la meilleure façon pour qu'elles puissent s'intégrer à Genève.»

A l’inquiétude devant cette augmentation s’ajoute une nouvelle inconnue. La Confédération a décidé de fermer d'ici début mars 9 de ses 36 centres fédéraux d'asile temporaires, dont l’abri PC de Plan-les-Ouates. Economies prévues pour Berne: 40 millions de francs par an. Corollaire possible: Les requérants qui ne sont pas au bénéfice d’une décision définitive seront-ils envoyés dans les cantons?«La Confédération ferme les centres car les prévisions indiquent une baisse. Nous nous attendons à moins d'arrivées dans les cantons», répond Mathieu Crettenand.

L’automne prochain aura lieu un sommet national sur l’asile, avec pour objectif de rendre plus efficace les tâches entre Confédération, cantons et communes.