Genève

Assurances complémentaires: Pierre Maudet déplore un «demi-échec»

15.04.2025 19h05 Rédaction

Depuis plusieurs mois, les assurés de CSS et Helsana ne sont plus remboursés pour leurs hospitalisations en divisions privées et semi-privées dans plusieurs cliniques genevoises. Aucune solution transitoire n'a été trouvée pour l'instant, mais le dialogue n'est pas rompu pour autant.

Pas d’accord en vue. Malgré des négociations intenses, aucun terrain d’entente n’a été trouvé entre les deux principaux assureurs concernés – Helsana et CSS - et les cliniques privées. «Ce soir, on s’est mis d’accord sur une partition, mais encore faut-il des musiciens pour la jouer», image Pierre Maudet. Il parle d’un «demi-échec», regrettant que les assurés soient toujours pris «en otage».

Modèle transitoire reconnu, mais pas adopté

Un progrès existe néanmoins: les assureurs reconnaissent la validité du modèle tarifaire proposé par les médecins genevois, du moins à titre transitoire. Mais CSS et Helsana n’ont toujours pas décidé de le reprendre à leur compte. Pendant ce temps, les assurés hésitent à prendre rendez-vous en clinique privée, et le secteur public est sous pression.

Le conseiller d’État pointe aussi les responsabilités partagées: médecins, assureurs et cliniques n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur une grille tarifaire depuis 2020. «Certains se sont goinfrés durant des années au détriment des patients», dénonce-t-il. En parallèle, la FINMA – le gendarme des assurances – n’a pas validé le modèle genevois, créant une insécurité juridique qui tétanise les assureurs.

Libre choix et remise à plat des tarifs

Pierre Maudet défend le modèle genevois, qui repose sur l’indépendance des médecins. Pour lui, au-delà des enjeux tarifaires, c’est le libre choix du patient qui est en jeu. Mais il admet que des baisses tarifaires de 20 à 40% sont nécessaires, notamment chez les spécialistes.

Alors que certains assureurs – Assura, Groupe Mutuel ou Swica – acceptent encore de rembourser les soins dans ces cliniques, CSS et Helsana persistent à refuser. Une situation connue depuis des mois, qui pénalise lourdement les assurés.

Un appel au changement d’assurance en fin d’année

Le conseiller d’État encourage les Genevois lésés à envisager un changement d’assureur dès que cela sera possible, à la fin de l’année. Il critique aussi les profits réalisés par les caisses, qui «feraient mieux d’être réinjectés dans la couverture des soins».

Quant à l’État, il n’a pas de base légale pour intervenir directement. «Je joue les bons offices parce que les cliniques me l’ont demandé», explique Pierre Maudet. Ce dernier prévient: si les assureurs ne changent pas de position, ce sera aux assurés de faire pression avec leur portefeuille.