Genève

Au procès de la rixe de la fête foraine: «Je me suis vu mourir»

29.08.2023 19h10 Julie Zaugg

Palais de justice

Deuxième jour de procès dans l’affaire de la rixe de la fête foraine. Elle remonte à 2021 et implique un groupe d’amis et une famille. Trois membres de cette dernière sont jugés ici à Genève. Un fils est détenu avant jugement en France. Ils ont été entendus hier. Ce mardi était dédié à l’audition des cinq amis et de leurs témoins de moralité.

C’était à nouveau une journée riche en émotion. Il a fallu faire revivre cette terrible soirée à ce groupe d’amis. Nous en avions déjà entendu deux hier dans la soirée, un jeune couple qui se demande encore comment on a pu en arriver à un tel niveau de violence. Ils disaient avoir essuyé plusieurs coups, notamment à la tête pour l’une. La jeune femme a expliqué les séquelles auxquelles elle devait faire face, divers troubles, une mémoire immédiate altérée et surtout, depuis les événements quatre AVC qui, d’après les spécialistes, pourraient être liés aux coups qu’elle a reçus.

Ce matin c’était au tour des trois autres amis d’être entendus. Sur les échanges de coups, ils plaident à chaque fois une volonté de contrer une attaque ou de défendre l’un des leurs. Ils nient tous avoir débuté les hostilités.

L’un d’eux a vu son frère frôler la mort ce soir-là, il a été très ému lorsqu’il s’est replongé dans ses souvenirs. Un autre ami a encore aujourd’hui des cicatrices, on lui a retiré la vésicule biliaire et a passé plusieurs mois sous médicaments pour reprendre le dessus.

Des souvenir troubles

Le dernier auditionné a lui reçu un violent coup de couteau, une fois face au fils aîné de la famille. Il dit avoir senti du froid dans tout son corps. «Je me suis vu mourir. J’ai eu beaucoup de chance. Heureusement les secours sont arrivés rapidement sur les lieux.» Un discours que l’on retrouve auprès de chaque membre de ce groupe de copains. Ils ont pu raconter leur version des faits aujourd’hui, même si les souvenirs sont troubles. 

Après deux années de procédure et avec tout le matériel, les preuves qu’on a pu leur montrer depuis, difficile parfois de différencier un souvenir réel d’un souvenir fabriqué. Leurs témoins de moralité ont été entendus cet après-midi: amie, mère ou belle-mère. Toutes attestent d’un fort repli sur eux-mêmes depuis les faits. L’insouciance s’est envolée ce soir de juillet. Ce mercredi, place au réquisitoire du procureur Walther Cimino.