Genève

Avec la troisième voie entre Genève et Lausanne, Albert Rösti veut rendre le train plus compétitif

17.08.2023 17h30 Martin Esposito

cff train

Un itinéraire d'évitement doit être construit sur la ligne ferroviaire entre Lausanne et Genève. Le Conseil fédéral a demandé au parlement de débloquer 2,6 milliards de francs.

Mercredi, en conférence de presse à Berne, le ministre des transports Albert Rösti a affiché sa volonté de renforcer le rail. Sa "Perspective RAIL 2050" vise à améliorer les offres sur les courtes et moyennes distances, à développer le rail sur les longues distances là où il n'est pas encore compétitif par rapport au transport routier ou aérien, ainsi qu'à améliorer l'accès au rail dans le domaine du transport de marchandises.

Parmi les annonces, un tunnel de neuf kilomètres entre Morges et Perroy (VD) sur la ligne Genève-Lausanne. Il doit permettre de faire face en cas de perturbations à partir de 2035 voire 2040. Cette option est plus facile à réaliser que la troisième voie prévue jusqu'à présent, qui aurait traversé une zone densément peuplée et aurait probablement suscité de nombreuses oppositions, selon le gouvernement.

Un affaissement de terrain s'était produit en novembre 2021 dans la zone de Tolochenaz et avait interrompu complètement le trafic pendant deux jours et demi avant de reprendre de manière limitée. Le ministre a discuté début juillet avec les autorités vaudoises de la "situation difficile et tendue" dans ce canton, incluant notamment les retards des travaux en gare de Lausanne.

Cornavin n'est pas oubliée

De plus, le Conseil fédéral demande 340 millions supplémentaires pour le réaménagement souterrain de la gare de Genève. Mais contrairement à ce qui a été annoncé dans la presse, cette somme est en fait un ajustement.

"La gare souterraine permet d’éviter de devoir construire un ouvrage complémentaire dans le secteur de Sécheron, évalué à environ 350 millions de francs. Cet ouvrage complémentaire aurait été nécessaire avec la gare en surface et aurait donc dû être financée par la Confédération, explique Florence Pictet, porte-parole de l'Office fédéral des transports. Par conséquent, la Confédération va augmenter sa participation financière dans le projet de gare souterraine à concurrence d’un montant équivalent." Le parlement aura le dernier mot sur cette enveloppe. Pierre Maudet, conseiller d’Etat en charge du département de la santé et des mobilités, "salue cette confirmation attendue qui ouvre des perspectives majeures pour le développement du rail à Genève".