Avis d'embouteillages aux urgences pédiatriques pendant les fêtes
Si vous avez de jeunes enfants, l’accès à un pédiatre pourrait s’annoncer difficile pendant les fêtes. La garde de la Société genevoise de pédiatrie (SGP), et ses trois centres ouverts tous les soirs et week-ends de l’année, a déposé un préavis de grève dès le 21 décembre. Les pédiatres contestent un arrêt du TF supprimant la taxe d’urgence lors des consultations en dehors des heures normales.
Les 170 pédiatres genevois ont pris une décision radicale. Dès le 21 décembre, en plein pendant les fêtes, ils déposent un préavis de grève des consultations de garde, donc les soirs et les week-ends.
En cause, le retrait validé par le Tribunal fédéral administratif, de la taxe pressante. D’une valeur d’environ 40 francs par consultation, cette taxe ne sera plus applicable lors des consultations de garde pédiatrique.
«Cela représente 25 % de revenu en moins, et 25 % de reconnaissance de notre travail en moins.» - Dre Martine Bideau, co-présidente de la SGP
La doctoresse Bideau est très remontée. «Vous quittez votre famille le soir, le week-end , le jour de noël, ou le 31 décembre, et vous n’avez aucune valorisation. Il n’y a aucune profession qui n’a pas de valorisation de salaire pendant ces moments.»
Service indispensable
Si grève il y a, ce sont les 3 sites de la garde genevoise de pédiatrie qui seront fermés dès le 21 décembre. Ce réseau de soin est ouvert tous les soirs et week-ends de l’année et réalise 12’000 consultations par an en moyenne, soit une trentaine par jour. Pendant les vacances de noël, le chiffre explose et atteint 1'000 consultations.
«L’idée est d’éviter la surcharge des HUG et de permettre aux parents qui ont des journées compliquées de consulter en dehors des horaires d’ouverture,» précise le co-président de la SGP, Jean-Yves Corajod. Surtout qu’avec 34’000 consultations en 2023 aux urgences pédiatriques, les HUG sont saturés rappellent les pédiatres.
Canton à la rescousse?
Pour continuer à soulager les urgences hospitalières, ils demandent au canton d’intervenir. «Notre garde permet de rendre plus agile ce système. Si l'Etat souhaite que le système d’urgence genevois soit plus fluide, il faudra une compensation financière», tranche la doctoresse Bideau.
Le Département de la santé et des mobilités rencontrera les pédiatres lundi prochain, mais les négociations pourraient tourner court, Le DSM a déjà indiqué que la loi ne lui permet pas de compenser le manque à gagner des médecins.
Point TarMed
La décision du TF concerne toute la Suisse. Mais à Genève, la suppression de cette taxe s'ajoute à une autre inquiétude: la baisse de la valeur du point TARMED validée provisoirement par le Tribunal administratif fédéral. Les médecins généralistes, les pédiatres et les psychiatres genevois ont déjà dénoncé fin octobre une diminution de leurs rémunérations et mis en garde contre une baisse de la qualité des soins.
En cas de grève des pédiatres genevois, les patients seraient redirigés vers d'autres services d'urgence. Le risque de surcharge est donc important.