Bardonnex: un chien douanier mord un camionneur au visage
Un homme s’est fait mordre au visage par un chien des gardes-frontières, mi-août à Bardonnex. Du jamais vu selon les autorités. La justice militaire a ouvert une enquête, a appris Léman Bleu. L’homme, un Portugais de 51 ans, est traumatisé par l’incident et attend un dédommagement. Attention à la dureté de certaines images.
Le mois dernier, José a vécu l’impensable à la douane de Bardonnex. Le quinquagénaire vit au Portugal et travaille comme camionneur depuis plus de 28 ans. Il raconte avoir passé des centaines de fois la douane genevoise. Le 15 août, les gardes-frontières contrôlent son chargement. Un binôme agent et chien se charge de la vérification. À la fin du contrôle, le canidé saute soudainement au visage de José et lui mord la joue.
La morsure est profonde, le camionneur est immédiatement transféré aux HUG. Lunettes griffées et prothèse dentaire touchée, José s’en sortira avec des points de suture. Deux semaines après les faits, nous avons retrouvé le Portugais. Il raconte la scène «L’animal s’est lancé sur moi sans raison, pour rien! Mon collègue et moi étions immobiles à côté du camion et le chien m’a sauté dessus car j’étais le plus proche. [...] Imaginez si j’avais mon fils à mes côtés. Je ne pensais qu’à ça en allant à l’hôpital... Et si mon fils était là? Il aurait pu mourir!»
Outre les lésions physiques, José fait état de traumas vis-à-vis des chiens, au point de devoir se séparer du sien. «J’aimais tellement les animaux. Je leur faisais des câlins, je les aimais, vraiment. J’avais un chien, une femelle berger alemand, magnifique et déjà âgée. Ma femme a dû l’emmener chez ma mère. Rien qu’entendre le chien gémir me perturbait», raconte José sous l'émotion.
Chien retiré de l'opérationnel
À l’office fédérale de la douane et sécurité des frontières (OFDF), on prend mesure de la gravité de l’incident. «Nous regrettons vivement cet incident. Au sein de la douane genevoise, les collaborateurs ont été également fortement ébranlés. Quand l'incident s'est passé, nous avons immédiatement pris contact avec la justice militaire qui s'est rendue sur place. Quant au chien, il a été retiré du service», déclare Donatella Del Vecchio, porte-parole de l'OFDF.
La justice militaire, qui s’occupe des gardes-frontières, a ouvert une enquête ordinaire, a appris Léman Bleu. L’office des douanes informe prendre en charge les frais médicaux du civil lésé. José a lui repris la route de son emploi après 20 jours d’arrêt. Retiré de l’opérationnel, l’avenir du chien sera lui déterminé par le vétérinaire cantonal. Il indique ne pas s’exprimer sur un cas particulier.
L’enquête en cours devrait durer plusieurs mois. Selon la justice militaire, ce cas est tout simplement inédit. De son côté, José garantit vouloir se constituer partie civile. Il prétend à un dédommagement.