Genève

Bertrand Piccard: COP26... et maintenant?

15.11.2021 19h49 Philippe Verdier

Bertrand Piccard

Après deux semaines passées à Glasgow, Bertrand Piccard donnait une conférence ce lundi soir à la Maison de la Paix. Le président de la Fondation Solar Impulse partage son diagnostic éclairé sur la transition climatique et dresse les solutions.

Un constat honnête

Bertrand Piccard souligne l'ambiguïté d’une population inquiète pour le climat qui contribue cependant au réchauffement: “En Suisse, nous avons les voitures les plus polluantes d’Europe, le peuple a refusé la loi sur le CO2, et une grande partie de notre pollution est invisible car délocalisée en Chine. Il faut se montrer honnête sur ce point."

La majorité est plus utile que l’unanimité

Le président de la fondation Solar Impulse précise que le fonctionnement du sommet de l'ONU sur le climat exige un accord à l’unanimité. Cette architecture conduit à s’accorder le dénominateur commun le moins ambitieux d’où la frustration qui peut être ressentie. Cependant à Glasgow, Bertrand Piccard a observé que des alliances de nations ou d’entreprises ont pu trouver des points d’accord sur la limitation de la pollution au méthane ou le désengagement sur les investissements sur les énergies fossiles.

“Il faudrait davantage de monde dans la rue”

Bertrand Piccard encourage la mobilisation citoyenne: “Il faut une légitimité populaire pour engager les gouvernements à agir. Les manifestations ou engagements vont dans la bonne direction. Cependant cette expression ne doit pas uniquement servir à dénoncer les problèmes. Bertrand Piccard invite donc la population à changer de narration. L’enthousiasme est important pour agir. Il faut s’orienter davantage sur les solutions."

Une croissance qualitative

Selon l'auteur de Réaliste paru aux éditions Stock, la transition climatique ne représente pas un coût mais un investissement. Aujourd’hui, le potentiel est immense pour remplacer ce qui pollue par ce qui protège l’environnement. La qualité doit être privilégiée par rapport à la quantité. Cette croissance basée sur l’efficience va inclure l’industrie et la finance.