Bertrand Reich: «Je veux que le projet du PAV avance»
Il succède à l’écologiste Robert Cramer, l’avocat Bertrand Reich, ancien président du PLR, est le nouveau président de la Fondation PAV. Il évoque un « défi immense » à la hauteur de ce projet urbanistique, l’un des plus importants en Europe. À droite, on le voit comme l’homme de la situation. La gauche, elle, s’en inquiète.
Entre Lancy, Carouge et la Ville de Genève, le PAV, c’est 140 hectares. Cet immense périmètre est aujourd’hui en grande une partie occupé par des entreprises et certaines industries. Mais dans les années à venir, elles feront place à plus de 10 000 logements. Bertrand Reich reprend les rênes de la fondation Praille-Acacias-Vernets chargée de mettre en œuvre de ce mégaprojet urbanistique. Un défi qu’il juge immense. « C’est un projet de création d’une ville dans la ville sur 140 hectares, soit une mutation urbaine des plus importante d’Europe. Il s’agit de construire du logement, apporter des activités dans un lieu qui aujourd’hui est caractérisé par des entreprises et des activités industrielles », analyse avec enthousiasme le nouveau président de la fondation PAV.
«On va réellement entrer dans la construction réelle de la ville»
Sa priorité durant les 5 prochaines années de son mandat : faire avancer le projet. « Il s’agit pas seulement de créer des règlements, il a fallu tout un temps de création de lois et de dispositions. Maintenant, on va réellement entrer dans la construction réelle de la ville avec l’adoption en votation populaire du Plan localisé de quartier « Acacias 1 ». Ce sont 2200 logements qui vont être construits, une école, des aménagements. Ce que je souhaite, c’est que dans 5 ans, on puisse se demander quel chemin avons-nous parcouru depuis 2024 ? Et se dire que ce chemin a été fructueux. »
«Un homme de dialogue et de discussion capable de dégager des compromis»
À droite, on n'a aucun doute : Bertrand Reich est bien l’homme de la situation. « Il a de gros enjeux pour les entreprises présentes sur le PAV. Il faut les déplacer ailleurs, et donc trouver des accords avec elles, estime le député PLR Adrien Genecand. Pour cela, Bertrand Reich a prouvé par le passé, sous ses différentes fonctions, qu’il était un homme de dialogue et de discussion capable de dégager des compromis. »
Surprise et inquiétude à gauche
À gauche, sa nomination surprend et inquiète. « C’est surprenant d’aller chercher un ancien président de la chambre genevoise immobilière et jusqu’à très récemment l’ancien président du PLR pour présider cette fondation dont les enjeux très importants visent notamment à favoriser la création de logements d’utilité publique et de logements sans but lucratif, critique la députée socialiste Caroline Marti, également membre de l’Asloca. Or, le PLR et la chambre genevoise immobilière défendent les milieux immobiliers et spéculatifs. Ce qui est maintenant nécessaire de la part du magistrat Antonio Hodgers, c’est de définir un cadre, des lignes politiques et que des lignes de missions soient données à la fondation. »
Premier « nœud » dans la tête du nouveau président du PAV : la votation prévue le 3 mars prochain. Les Genevois se prononceront sur deux référendums lancés par la gauche destinés à contrer les velléités de la droite d’augmenter la part des propriétés par étage dans le projet du PAV.