Genève

Brigandages et escroqueries en ligne en hausse à Genève

24.03.2025 17h46 Julie Zaugg

crime

La police cantonale genevoise présentait ce matin ses statistiques de la criminalité et son activité pour l’année 2024. Plusieurs phénomènes accusent une hausse flagrante dans le canton, comme les vols avec violence ou les escroqueries en ligne. En 2025, l’heure est à la mise en commun des forces et à la prévention.

Ce lundi les statistiques policières annuelles étaient publiées partout en Suisse. Du côté de Genève, l’année 2024 a été marquée par la hausse des brigandages, des infractions à caractère cyber et de la violence juvénile.

Pour ce qui est des brigandages, soit des vols avec violence, le chef de police judiciaire constate une explosion des chiffres et fait notamment état d’une augmentation des Homejacking. Où les vols sont commis en présence des habitants.

«On sait que des bandes organisées venant de l’étranger, notamment de France, commettent ce genre de méfaits. La plupart font des recherches sur internet en amont. Il faut être prudent sur ce que l’on publie sur ses richesses et son lieu de vie!» explique Richard Boldrini.

Le crime en ligne en hausse

Comme ailleurs en Suisse, la criminalité numérique est en hausse, avec +38% d’escroqueries en ligne. Pour faire face, la police a développé une stratégie appelée «triptyque cyber», avec l’implication de trois brigades, à savoir la Brigade de cyber-enquête, la brigade de criminalité informatique et celle du renseignement criminel.

À noter que dans ce domaine, les criminels locaux copient de plus en plus les modes opératoires des bandes organisées étrangères.

Enfin, côté violence juvénile, force est de constater que de plus en plus de mineurs commettent des actes violents (+15%). Un comité de pilotage a été créé pour tenter de pallier ce phénomène. «L’action de ce comité de pilotage, via les informations reçues d’acteurs issus du social, a aussi permis de prévenir certaines rixes entre bandes rivales, dans des quartiers. C’est un outil qui amène beaucoup de résultat. Il faut cependant toujours regarder comment mieux d’adapter à cet univers criminogène qui est tout le temps en changement» expose la commandante de la police Monica Bonfanti.

Autre donnée importante, l’augmentation du nombre de viols, à hauteur de 60%. Un chiffre à observer aussi sous le prisme de la libération de la parole, car cela signifie pour la police que les viols sont désormais de plus en plus dénoncés.

L’explosion de crack désormais contenue

Sur une note positive, 2024 a marqué l’entrée en action du plan crack à Genève et le gouvernement estime que la situation au Quai 9 et ses alentours est désormais contenue. Il s’agit à présent d’ouvrir l’œil face à l’émergence de nouvelles substances,

«Mais aussi de maintenir un niveau de sécurité publique acceptable, pour que le voisinage puisse vivre normalement dans ce secteur. I faut aussi continuer de travailler en réseau, avec les partenaires des autres pilier: le sanitaire et le social, pour essayer de sortir ces gens de cette drogue qui est un véritable enfer» détaille la conseillère d’État en charge des institutions et du numérique, Carole-Anne Kast.

Le fentanyl qui fait des ravages en Amérique du nord est dans le viseur. Et puisqu’il vaut mieux prévenir que guérir, un plan d’action est d’ores et déjà dans les tuyaux.