Genève

Bruno Da Silva: «Je ne sais pas comment réagirait le dispositif d’urgence dans le cas d’une vraie crise»

30.09.2024 19h47 Rédaction

Le maire de Thonex, où près de 50% de la population est touchée par l’eau insalubre, dénonce «la gabegie» qui entoure la gestion de crise de cette affaire.

Depuis dimanche, l’eau de 40'000 habitants est insalubre en raison de la rupture d’une canalisation. À Thonex, près de la moitié de la population est concernée. Bruno Da Silva, maire de la commune, est scandalisé par la gestion de cette crise. «On est extrêmement fatigués. Ça a été une journée intense par les va-et-vient constants, discordants» pointe-t-il. Par exemple, il s’attaque aux informations publiées sur AlerteSwiss qui selon lui ne faisaient que changer. De même, le communiqué des SIG lui est parvenu une heure après les premières alertes sur les réseaux sociaux.

«C’était une preuve concrète du manque de leadership sur ces aspects de gestion de crise»

«Ma consternation ne porte pas sur l’incident (…) mais sur toute la gestion. On a sorti une sorte de mépris envers les acteurs communaux, qui ont attendu les consignes mais ne les ont reçues qu’à pas 17h00… pour le lendemain. Ce qui me stresse, c’est que je ne sais pas comment réagirait le dispositif d’urgence dans le cas d’une vraie crise avec des blessés et des morts, dénonce Bruno Da Silva. Aujourd’hui cela m’inquiète. Si une rupture de conduit d’eau donne la gabegie que l’on a vécue ces 24 dernières heures, cela m’inquiète beaucoup sur les capacités que l’on a pour réagir et coordonner les forces sur le terrain. (…) dimanche, c’était une preuve concrète du manque de leadership sur ces aspects de gestion de crise.»

Pour faire venir les informations, un groupe Whatsapp a été créé par Karine Bruchez, maire d’Hermance et en lien avec d’autres cellules de crise. «Mais je suis incapable de vous dire qui était aux commandes», glisse Bruno Da Silva. Selon lui, la situation entrerait dans une phase d’accalmie. 

Confronté à la colère de la population, il dénonce encore la contradiction des informations. «La population est exaspérée. Elle s’attendait dans un canton comme le nôtre à avoir des systèmes un peu plus opérationnels.» Il appelle, pour conclure, «à remettre un peu d’ordre dans cette gabegie administrative.»