«C’est le premier jour où je suis un citoyen syrien»
Le régime de Bachar el-Assad en Syrie est tombé. Les Syriens de Genève veulent désormais croire en un avenir plus démocratique pour leur pays. Témoignage.
La Syrie s'est réveillée sans Bachar el-Assad. Le président déchu a fui le pays dimanche et a atterri à Moscou. La Syrie est désormais en mains des rebelles islamistes et leur chef Abou Mohammed al-Joulani. Pour les Syriens de Genève, les événements de ces dernières 24h sont durs à assimiler. Shadi Al-Shadeh Zellweger, arrivé en Suisse en 2013, est partagé entre les rires et les pleurs, tant l’émotion est palpable. «Ces dernières 24 heures sont difficiles. On a besoin de temps afin de pouvoir gérer nos sentiments», témoigne le Syrien.
«C’est un jour que j’attendais depuis presque 14 ans… 40-50 ans pour d’autres continue le Genevois d'adoption avec une seule conclusion: C’est un jour de joie». Shadi Al-Shadeh a fui la Syrie en 2013 car il avait participé à la vie politique syrienne. Avec l’entrée au pouvoir de Bachar el-Assad, «il était interdit de participer. C’est un seul parti, une seule personne qui gérait tout», explique-t-il.
«J'ai le droit de choisir»
Alors que la citoyenneté n'était plus qu'un mirage aux yeux de Shadi, les choses ont changé. «Aujourd’hui, c’est le premier jour où je suis un citoyen syrien». Ce n’était pas possible il y a trois jours, ça l’est dorénavant. Le retour en Syrie est envisageable. «J’ai le droit de choisir, c’est ça qui compte avant tout», témoigne le Syrien de Genève.
Ayant effectué de la prison durant le régime de Bachar el-Assad, Shadi ne veut plus se souvenir de cette période. Selon lui, Aujourd’hui il est temps de «transformer la colère en unité», le regard rivé sur l’avenir et sur la façon dont on va «reconstruire la Syrie». Il demande de la liberté, dignité et de la justice pour tout le monde.
Et maintenant ?
Exit Bachar el-Assad, et entrée désormais du leader des rebelles islamistes Abou Mohammed al-Joulani. Une page s'est tournée, mais pour quel avenir?
Pour Shadi Al-Shadeh, il est impossible de juger en l’état et il faudra du temps pour le dire. Le Syrien de Genève dresse néanmoins un constat: «Depuis novembre et la libération d’Alep, la situation est meilleure que ce que l’on attendait». Les derniers événements sont rassurants selon lui. Mais la confiance totale se mérite. Le peuple aura son mot à dire et «c’est ce qui compte». Le rôle du peuple syrien est devenu une réalité.