Genève

CHEOPS détecte un "arc-en-ciel" sur une exoplanète

05.04.2024 13h51 Rédaction / ATS

De nouvelles observations du télescope spatial CHEOPS pointent vers l’existence d’une "gloire" dans l’atmosphère de l'exoplanète WASP-76b. Il s'agit d'un phénomène lumineux similaire à un arc-en-ciel.

Le télescope spatial CHEOPS, dont le centre des opérations scientifiques est basé à l’Université de Genève (UNIGE), a livré de nouvelles informations sur la mystérieuse exoplanète WASP-76b, selon cette étude publiée dans la revue Astronomy & Astrophysics.

Cette géante ultra chaude se distingue par une asymétrie entre la quantité de lumière observée sur son terminateur est - la ligne fictive qui sépare sa face nuit de sa face jour - et celle observée sur son terminateur ouest, a indiqué vendredi l'UNIGE dans un communiqué.

Cette particularité serait due à une "gloire", un phénomène lumineux similaire à un arc-en-ciel, qui se produit si la lumière de l’étoile - le "soleil" autour duquel l’exoplanète gravite" - est réfléchie par des nuages constitués d’une substance parfaitement uniforme. Si cette hypothèse est confirmée, il s’agirait de la première détection de ce phénomène en dehors de notre système solaire.

Une planète infernale

Depuis sa découverte en 2013, WASP-76b fait l’objet d’un examen minutieux par les astronomes. Une image étrangement infernale en a émergé. L’une des faces de la planète est toujours orientée vers son étoile, atteignant des températures de 2400 degrés.

Des éléments qui formeraient des roches sur Terre y fondent et s’évaporent, avant de se condenser sur la face nocturne, légèrement plus froide, créant des nuages qui dégoulinent en une pluie de fer.

Pour la présente étude, l'équipe internationale a utilisé vingt-trois observations faites avec CHEOPS, réparties sur trois ans. Le satellite de l’Agence spatiale européenne, piloté par la Suisse, a observé de nombreuses éclipses secondaires de la planète (lorsque celle-ci passe derrière son étoile) et plusieurs courbes de phase (observation continue pendant un tour complet de la planète).

Phénomènes minuscules

Les gloires sont des phénomènes courants sur Terre. Elles ont aussi été observées sur Vénus. Dans le cas de la Terre, le nuage qui réfléchit la lumière de l'étoile est composé de gouttelettes d’eau, mais pour WASP-76b, le mystère reste entier. Il se pourrait que ce soit du fer, puisque celui-ci a déjà été détecté dans l’atmosphère extrêmement chaude de la planète.

D’autres données seront nécessaires pour affirmer avec certitude que cet intrigant surplus de lumière sur le terminateur est de WASP-76b est bien une gloire. La détection de phénomènes aussi minuscules à une si grande distance permettra aux scientifiques d’en identifier d’autres, tout aussi cruciaux, conclut l'UNIGE. L’Université de Berne a également contribué à ces travaux.