Genève

Caisse de prévoyance de l'Etat: un projet fâche les syndicats

29.04.2024 14h57 ATS/ Delphine Palma

fonctionnaires

A Genève, la volonté du gouvernement genevois de modifier, au détriment de l'employé, la répartition des cotisations de prévoyance du personnel de l'Etat, ne passe pas auprès des syndicats des fonctionnaires. Lundi, ils ont dit tout le mal qu'ils pensaient de ce projet.

'Nous sommes très en colère', a souligné Geneviève Preti, la présidente du Cartel intersyndical du personnel de l'Etat et du secteur subventionné, devant les médias. L'exécutif veut faire passer la part de cotisation de l'Etat à la CPEG de deux-tiers à 58%. Celle de l'employé, d'un tiers aujourd'hui, augmenterait à 42%.

La réforme, qui toucherait également les caisses de retraite de la police et des transports publics genevois, ne concernerait que les nouveaux arrivants à l'Etat. Les employés déjà en place garderaient les conditions actuelles. Pour Mme Preti, si le projet passe, cette distinction va causer une 'fracture générationnelle'.

Le Conseil d'Etat estime qu'avec la nouvelle clé de répartition il économisera 14 millions de francs d'ici à 2027. Aux yeux de Jean-Luc Ferrière, du syndicat SIT, l'exécutif se moque du monde avec son argument financier. Ces dernières années, les recettes de l'Etat ont crû plus vite que ses dépenses et la dette a diminué, a-t-il noté.

Un projet inutile

Par ailleurs, évoquer, comme le fait le gouvernement, que la réforme permettra de se rapprocher de la moyenne suisse, est 'politiquement pathétique', a relevé le syndicaliste. 'Il faudrait faire comme les autres' et ne pas se démarquer avec une approche 'progressiste'. Ce projet de loi est inutile et injuste, a conclu Mme Preti.

Pour les nouveaux employés de l'Etat ou des transports publics, la clé de répartition des cotisations voulue par le gouvernement aura des incidences sur le salaire net. La baisse attendue s'échelonne entre 1,7% et 3%. Une telle diminution réduirait à néant d'autres mesures qui ont été accordées comme l'indexation des salaires.

Les syndicats de la fonction publique craignent, en outre, que les attaques contre les conditions régissant la caisse de prévoyance de la fonction publique (CPEG) continuent. Un projet visant à passer de la primauté des prestations à la primauté des cotisations serait en 'gestation' à droite de l'échiquier politique.

76 millions d'économie à terme

Cette réforme est essentielle pour assurer une bonne maitrise du budget affirme pour sa part la ministre des finances, Nathalie Fontanet. Les comptes sont bons mais les charges au budget sont en augmentation, précise- t-elle. «  ll nous importait de réduire ces charges à terme. Et comme cette réforme ne touche que les nouveaux employés, l’effet est effectivement mineur au départ. Cependant à terme, une fois que l’ensemble des collaborateurs et collaboratrices aura été renouvelé, l’effet sera de plus de 76 millions de francs. » 

Les syndicats vont appeler à la mobilisation de leurs troupes contre ce projet. Ils envisagent déjà le lancement d'un référendum si la modification de la répartition des cotisations est acceptée par le Grand Conseil. 'Nous espérons toutefois ne pas en arriver là', a souligné Mme Preti.

/ATS