Genève

Une vaste campagne de prévention contre les violences sexistes est sexuelle lancée

06.11.2023 19h25

Pour la première fois, le canton, la Ville de Genève et les associations féministes s'unissent pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles. La vaste campagne commune met l'accent sur la responsabilité collective face à ces violences.

Jusqu’au 25 novembre, journée internationale pour l’élimination des violences sexistes et sexuelles, le monde associatif, le canton et la Ville de Genève investissent l’espace public pour une vaste campagne de prévention. Le constat: trop de femmes sont agressées et trop de crimes homophobes sont relevés.

Depuis le début de l'année, treize féminicides ont été commis en Suisse, contre quinze en 2022. «Le sexisme continue de tuer, sans distinction de classe et dans toutes les sphères de la société», a déploré le maire de Genève Alfonso Gomez. Selon lui, les comportements sexistes restent trop souvent banalisés, malgré une prise de conscience large.

Le rôle des témoins primordial

Pour Émilie Flamand, directrice du bureau de promotion de l’égalité et de prévention contre les violences, la situation ne s’améliore pas. Selon le diagnostic local de sécurité, le harcèlement dans l’espace public à l’égard des femmes et des minorités de genre restait stable. Quant aux violences domestiques, «on peut être tous concernés un jour ou l’autre et on peut aussi être témoin, entendre des choses chez nos voisins, ou entendre des amis et des parents concernés par cette situation, explique-t-elle. Le rôle des témoins est très important car les violences se témoignent par une escalade. Si on arrive à interrompre les violences quand elles sont encore psychologiques ou qu’elles ne s’expriment pas par les coups, on peut éviter une escalade.»

La campagne vise à montre que les violences sexistes et sexuelles sont un continuum, commençant par des remarques déplacées, et allant jusqu’à des faits plus graves, comme une agression, un viol ou un féminicide. «Si l’on tolère des faits qui sont banalisés, qui peuvent paraître anodins alors on met le doigt dans un engrenage de ces faits plus graves qui s’inscrivent dans une même logique.» La campagne rappelle donc que tout le monde est concerné, même comme témoin. «On peut intervenir, s’interposer si l’on n’est pas d’accord», ajoute Émilie Flamand Divers évènements seront organisés durant le mois de novembre pour sensibiliser.

Interrogée sur les chiffres des VSS et leur signification, Émilie Flamand précise: «On publie chaque année le rapport de l’Observatoire des violences domestiques. Quand on dit que le chiffre des interventions de police augmente,  on ne sait pas comment les interpréter, s’il faut les regretter car le phénomène de la violence prend de l’ampleur, ou l’on doit s’en réjouir parce que l’on se dit que les gens font appel et se font prendre en charge.» Une enquête devrait être menée en 2024 pour mesurer l’ampleur globale du phénomène.