Genève

Carole-Anne Kast: «Les effectifs de la police cantonale de nuit sont insuffisants»

09.06.2023 19h13 Rédaction

Carole-Anne Kast

La conseillère d'État en charge de la sécurité donne la position du canton à la suite du drame de Thônex. Pour rappel, un jeune de 18 ans a été tué d'un coup de couteau dans la nuit du dimanche 28 mai. La commune avait réagi en pointant du doigt les autorités cantonales.

Fraîchement élue au Conseil d'Etat, Carole-Anne Kast se montre solidaire vis-à-vis des proches des jeunes impliqués et du jeune décédé et estime que ce drame sordide n'aurait jamais dû se produire: «ce sont des faits que l'on ne devrait jamais avoir à commenter», déclare-t-elle.

Après le drame, l'exécutif de Thônex a pointé du doigt le canton en soulignant que c'était à lui d'agir. L'Etat a-t-il failli? Carole-Anne Kast ne partage pas «la première analyse à chaud de l’exécutif de la commune»: «Ce n’est pas un problème d’occupation de l’espace public. C’est malheureusement une altercation qui a dégénéré. Cela aurait pu se passer n’importe où dans le canton», souligne la conseillère d'État. Pour elle, il y a eu un amalgame entre l’occupation de l’espace public par les jeunes et cette affaire.

Armement de la police municipale balayé

La thématique des contrats locaux de sécurité a été récemment remise sur la table. Balayés, ils prévoyaient localement une étroite collaboration entre les communes des Trois-Chêne. «À ma connaissance, la collaboration entre les polices communales et cantonales de Thônex est bonne», précise Carole-Anne Kast.

Que faire alors pour rassurer la population et pour que la sécurité soit garantie au maximum? La conseillère d'Etat livre une piste «Aujourd'hui, les effectifs de la police cantonale de nuit sont insuffisants. À ce stade, ils ne se consacrent qu’aux situations d’urgence rendant impossible la police préventive». 

Pour les autorités cantonales, c’est la collaboration avec la police communale qui permettra de renforcer le maillage et «c’est dans cette optique que le canton et les communes travaillent», détaille la conseillère en charge de la sécurité. Opposée depuis toujours à l'armement de la police municipale, elle affirme: «l'armement de la police municipale n’est vraiment pas l’enjeu […] la question de l’arme n’est pas pertinente dans ce dossier».

Sur l'escalade de la violence chez les jeunes, Carole-Anne Kast ne note pas d’évolution au sens strict, mais se dit «choquée» de voir des jeunes de cet âge armés et n’hésitant à sortir ces mêmes armes pour régler un simple différend verbal.