Genève

Cassis appelle le monde à lutter pour l'éducation pour tous

16.02.2023 09h23

Un total de 826 millions promis à Genève pour un Fonds de l'ONU

Le conseiller fédéral Ignazio Cassis veut que la Suisse porte la lutte pour l'éducation pour tous dans les pays confrontés à des situations d'urgence chez eux.

Photo: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

Des Etats et le secteur privé, réunis à Genève, ont promis 826 millions de dollars pour le Fonds de l'ONU pour l'éducation d'urgence. Lors de la rencontre jeudi, le conseiller fédéral Ignazio Cassis a annoncé une aide suisse de 35 millions de francs sur quatre ans.

'C'est au-delà des attentes', a affirmé à la presse la directrice exécutive du Fonds 'Educations sans délai'. Plus de la moitié des 1,5 milliard de dollars demandés ont été promis pour les activités dans les quatre prochaines années, alors que le plan vient d'être lancé.

Dans un environnement difficile avec la guerre en Ukraine et le séisme en Syrie et en Turquie, il semblait clair pour plusieurs acteurs que le montant total ne pourrait être atteint en un jour. 'Jamais auparavant, je n'avais vu autant de crises entremêlées', a dit l'émissaire de l'ONU pour l'éducation dans le monde, l'ancien Premier ministre britannique Gordon Brown.

De son côté, la Suisse a augmenté son aide pour l'établir à 35 millions. En ouvrant la réunion, Ignazio Cassis a appelé les dirigeants à mettre l'éducation dans les situations d'urgence 'au sommet' de leurs efforts.

'Chaque être humain doit avoir la possibilité de recevoir une éducation', a affirmé le chef du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). 'La paix, la liberté et la prospérité' de tous les pays dépendent des prochaines générations, dit-il encore. Pour autant, il estime que le Conseil de sécurité de l'ONU à New York n'est pas le meilleur organe pour aborder l'éducation en situation d'urgence.

Hommage aux rescapés du séisme

En revanche, il a relevé que Genève est devenue un centre mondial sur cette question. La ville rassemble la plupart des acteurs, a-t-il insisté. Au total, près de 230 millions d'enfants dans des pays confrontés à des situations d'urgence ont besoin de davantage d'accès à l'éducation. Ce chiffre a été multiplié par trois ces dernières années.

Parmi elles, 'plus de 70 millions ne sont pas du tout scolarisés', a affirmé par vidéo le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres. La conférence de Genève, prévue sur deux jours, est 'une avancée pour les garçons et les filles du monde entier', a-t-il également ajouté.

De son côté, M. Brown a demandé aux participants, dont plusieurs ministres, de se lever en soutien aux déplacés et blessés du séisme. Plus largement, les enfants 'ont besoin, méritent et doivent avoir notre soutien', a-t-il lancé. Il a encore ciblé la situation des jeunes Afghanes privées d'éducation par les talibans, restrictions 'insupportables' selon M. Cassis.

Il y a quelques semaines, le conseiller fédéral et cinq ministres avaient appelé les dirigeants à honorer leur promesse d'une éducation de qualité pour tous d'ici 2030. 'L'éducation est notre investissement dans la paix en cas de guerre, notre investissement dans l'égalité en cas d'injustice, notre investissement dans la prospérité en cas de pauvreté', estimaient les signataires.

'Education sans délai' et ses partenaires ont pu atteindre 7 millions d'enfants ces dernières années. Trois fois plus au total devraient l'être dans les quatre prochaines.

Millions de l'ONU pour la Syrie

Pour Berne, il est important de porter cette lutte. 'La Suisse a une crédibilité', affirme à Keystone-ATS le vice-directeur de la Direction du développement et de la coopération (DDC), l'ambassadeur Christian Frutiger.

L'éducation va aussi rapidement devoir être abordée après le récent séisme. 'Les besoins vont augmenter', a admis M. Frutiger. 'Nous sommes encore dans la phase de sauvetage, mais très vite ensuite, il faudra penser à l'éducation et à la reconstruction des infrastructures'. 'Il est impossible à ce stade d'anticiper quelles seront les conséquences sur le nombre supplémentaire d'enfants en situation d'urgence', affirme le vice-directeur de la DDC.

L'éducation s'accompagne souvent dans les institutions publiques de nourriture après un désastre. 'Education sans délai' a annoncé cette semaine avoir débloqué sept millions de dollars pour aider à la réponse en Syrie dans un pays déjà affecté par plus de dix ans de conflit.

/ATS