Centre fédéral d’asile: une large coalition contre la scolarisation sur place

Dix-sept organisations s’opposent à la scolarisation d’une trentaine d’enfants de réfugiés dans le futur centre fédéral d’asile au Grand-Saconnex. Elles dénoncent une ségrégation illégale.

Plusieurs organisations, syndicats d’enseignants et organisations de défense du droit d’asile s’opposent à la scolarisation des enfants de réfugiés dans le futur centre fédéral d’asile au Grand-Saconnex.

Une trentaine d’élèves issus de l’asile devrait y être scolarisée dès la rentrée prochaine à la suite de l’inauguration du bâtiment. Il s’agit d’un centre semi-carcéral inadéquat, estiment ces associations. Elles parlent d’une ségrégation inadmissible et illégale.

«C’est tout simplement inadmissible»

Pour Marc Morel, co-président de la section genevoise de la Ligue suisse des droits humains, les enfants des requérants d’asile ne bénéficieront pas de la même formation que les enfants inscrits à l’école publique à Genève. «C’est tout simplement inadmissible et contraire aux obligations de la Suisse. Nous attendons du Conseil d’État qu’il revoie sa position (…) et qu’il ne se base pas sur de mauvaises pratiques à l’œuvre dans d’autres cantons.»

Fortement critiqué, le Département de l’instruction publique se défend et souhaite dissiper toute confusion, nous a expliqué Anne Hiltpold. Selon la conseillère d’État, ces enfants, amenés à être scolarisés très temporairement dans le futur centre fédéral d’asile au Grand-Saconnex, ne sont pas attribués au canton de Genève par la Confédération et ne resteront pas.

«C’est le premier accueil en Suisse avant qu’ils soient attribués à un canton, indique la conseillère d’État. Il faut que l’on donne un minimum de scolarisation, mais ce n’est pas la priorité et ce n’est pas la même chose que les réfugiés du canton de Genève, qui sont scolarisés dans nos écoles.»