Carlos Medeiros ne profite pas de la montée de l'extrême droite au Portugal
Les élections législatives au Portugal marquées par une forte progression de l’extrême droite. L’opposition de centre droit est arrivé en tête devant les socialistes, mais le score de «Chega», le parti de droite populiste, a plus que doublé en deux ans. Réactions à Genève au sein de la communauté lusophone.
Une carte politique bouleversée après la démission du premier ministre socialiste pour des soupçons de corruption. Avec une forte inflation, le combo est gagnant pour les extrêmes. Chega, le parti de la droite radicale populiste a séduit les électeurs et devient la troisième force politique avec 18% des voix. A Genève, la communauté portugaise est partagée, entre ceux qui n’ont pas suivi ou qui ne souhaitent pas s’exprimer, et ceux qui ont un avis plus tranché.
«Il y avait un parti au pouvoir, qui avait gagné pour quatre ans, au bout de deux ans, il y a des élections anticipées, pour moi, ce n'est pas normal» plaide João, électeur portugais attablé dans un café genevois.
Du côté des universitaires, la montée de l’extrême droite inquiète, même si on comprend la lassitude des électeurs. Nazaré Torrão est chargée d’enseignement à l'Université de Genève, pour elle, les gens n'ont pas le sentiment de vivre mieux. «Les gens ne sont pas content, il y a aussi des motifs conjoncturels, partout en Europe, l'extrême droite monte, ce n'est pas propre au Portugal, en revanche, ce qui est propre au Portugal, c'est qu'on avait éviter jusqu'à présent que cela arrive».
Helena de Freitas, ancienne députée socialiste d'origine portugaise a suivi cette soirée électorale jusqu’à 3h du matin, elle est consternée. «C'est désolant, surtout qu'on fête les cinquante ans de la révolution, il est clair que les affaires de corruption au Portugal, ça n'amène pas un apaisement dans la population. Ce "monsieur" qui a été élu ici et qui est parti faire de la politique au Portugal, ici c'était les frontaliers, là-bas ce sont les gitans, il trouve un bouc émissaire aux maux de la société et il tape dessus».
Ce monsieur, c’est Carlos Medeiros, l’ancien député genevois aux couleurs de Chega désormais. Il n’a pas été élu, mais ce n’est que partie remise.
«Il y a une corruption endémique dans ce pays, il n'y a pas de gitans etc, c'est du bla-bla, il ne faut pas prendre les gens pour des c..s, personne n'arrive avec une baguette magique pour tout nettoyer, les gens, ils en ont marre, nous donnons des voix à des gens qui n'ont plus de voix».
Carlos Medeiros espère gagner ces voix l’an prochain, lors des prochaines élections municipales, il a annoncé viser la mairie de Lisbonne.