Genève

Christina Kitsos: «Nous ne sommes plus du tout dans une politique du thermomètre»

09.01.2024 09h00 Rédaction

Kitsos

Le froid attendu ces prochains jours a poussé la Ville de Genève à activer son plan grand froid. Des abris PC ouvrent exceptionnellement leurs portes jusqu'à la semaine prochaine. Christina Kitsos, conseillère administrative en charge de la cohésion sociale, détaille les mesures déployées.

Face aux températures glaciales attendues, la Ville de Genève a ouvert dès ce lundi soir un abri de la protection civile supplémentaire de 80 places, dans le quartier de Champel. «Ce sont 80 places supplémentaires, mais aussi le doublement des équipes lors des maraudes, le soir, quand les travailleurs sociaux vont à la rencontre des personnes sans-abris», précise Christina Kitsos.

Malgré les efforts, certaines personnes refusent d’aller coucher dans un abri. Des couvertures et des boissons chaudes sont alors offertes par les travailleurs sociaux. La Ville de Genève lance un appel à la population, avec la mise en place d'une hotline au 0800 22 22 10, destinée à tous ceux ou celles qui aimeraient être admis dans un abri au chaud pour ces prochains soir. Les personnes qui verraient quelqu’un en situation de difficulté sont également priées de composer la hotline. En cas d’extrême urgence, c’est le 144 qui s’impose. 

«On n’est plus du tout dans une politique du thermomètre»

Depuis cette législature, la politique au sujet du sans-abrisme en Ville de Genève a été revue. Aujourd’hui, un socle de 500 places est disponible toute l’année porté par une politique inter-communale. Une avancée décisive, souligne la magistrale en charge de la cohésion sociale qui explique que l'on n'est «plus du tout dans une politique du thermomètre».

Ce plan «grand froid» est-il synonyme d'un hiver 2024 plus serein concernant l'hébergement d'urgence? 581 places sont disponibles dans le système par la Ville de Genève. L’Université de Genève estime à 700 le nombre de places nécessaire pour répondre au sans-abrisme dans le canton. «Les fluctuations liées aux flux migratoires sont importantes. On a un socle en place, il faudra que l’on évalue avec les communes si on doit l’augmenter, mais aussi de manière plus qualitative«, indique la magistrate. L'étude autour de la prévention et de la sortie d’une personne en hébergement d’urgence sont deux points à approfondir, selon Christina Kitsos.

Le dispositif «grand froid» de la Ville de Genève sera déployé en tout cas jusqu’à mardi prochain avec la protection civile qui le pilotera dès ce jeudi.