Clair Bois fête ses 50 ans avec le philosophe Alexandre Jollien
Pour marquer son demi-siècle d’engagement, la Fondation Clair Bois organise une journée de conférences autour des parcours de vie avec un handicap, de l’enfance à l’âge adulte.
Parmi les intervenants, le philosophe et écrivain Alexandre Jollien livre sa vision de l’inclusion et de l’évolution du regard sur le handicap: «Il ne faudrait pas croire que le monde du handicap, c’est quelque chose à part. Quand on parle du handicap, des minorités, on parle de l’être humain et c’est un défi qui nous touche tous et toutes: comment bien vieillir, comment s’épanouir…» soutient-il.
Préparer la transition vers l’âge adulte
Parmi les thèmes abordés, la transition vers l’âge adulte, un moment charnière pour toutes et tous, qui demande une préparation spécifique: «Pour les personnes en situation de handicap comme pour toutes les autres, il y a une transition: on passe de mineur à majeur, on a le droit de vote, il faut le préparer, mais il y a aussi le système d’assurances sociales qui change» détaille Alain Kolly, directeur général de la Fondation Clair Bois.
Charlotte, maman de Vera, 13 ans, atteinte d’un polyhandicap, souligne l’importance d’anticiper cet avenir: «Tous les efforts qu’on fait pour lui donner les outils, pour communiquer et exister dans ce monde, y prendre part à sa propre façon selon ses potentiels, cela va avoir une influence positive sur le reste de son vécu et sur la manière dont elle va apprendre à naviguer ce monde» se réjouit-elle.
L’intégration sociale et professionnelle en question
L’un des enjeux majeurs pour les personnes en situation de handicap est l’intégration dans la société, notamment par le travail. Une employée de Clair Bois témoigne: «Je travaille à la Fondation Clair Bois trois jours par semaine. Ça m’apporte de sortir de la maison, de voir du monde, de rencontrer des résidents… Et puis de l’argent! Un petit peu» rit Perrine.
Alexandre Jollien insiste sur la nécessité d’un changement de regard et d’actions concrètes: «Je crois qu’il y a deux grands chantiers: l’éducation pour que le regard sur le handicap change et soit moins excluant, et il y a aussi la dimension sociale, politique: qu’est-ce qu’on peut faire pour que personne ne soit mis sur la touche?» questionne le philosophe.
La conférence est suivie avec attention par un public venu nombreux. Il faut dire qu’Alexandre Jollien est rompu à l’exercice: entre deux citations de philosophe, il glisse un trait d’humour… L’assemblée semble conquise.