Codhality, un système d'auto-partage à développer?

Taxe auto qui flambe, projet de macarons à 800 francs, posséder une voiture devient un véritable luxe. Face à cette situation, certains quartier en ville ou en périphérie ont mis en place des alternatives: il s’agit des centrales de mobilité qui combine plusieurs solutions de transports en fonction des besoins. Elles existent déjà en ville de Genève et à Plan-les-Ouates notamment. Une députée propose de lancer un projet pilote à l’échelle du canton afin d’envisager un développement de ces alternatives. 

Eco-quartier de la jonction. Lilas Salzmann-Bellard est sociétaire de la Codha, coopérative propriétaire des lieux. Cette mère célibataire ne possède pas de voiture, mais à chaque fois qu’elle a besoin d’un véhicule elle le réserve sur internet. En deux clics, c’est fait. Elle n’a plus qu’à descendre au parking sous terrain pour récupérer le véhicule grâce à un système sécurisé. 

Au quotidien, la quarantenaire se déplace essentiellement à vélo. Elle n’utilise ce véhicule qu’occasionnellement deux à quatre fois en moyenne chaque mois. Pour elle, les coûts sont beaucoup moins élevés que pour une voiture classique, mais c’est aussi une question de partage des ressources. «Je divise par deux ou par trois les coûts par rapport à un véhicule privé. C’est aussi pratique, car nous avons différents types de véhicules à disposition juste en bas de chez. Et enfin, c’est une manière de mutualiser les ressources avec mes voisins et de consommer moins. Le tout en accord avec mes valeurs», conclut-elle.     

Codhality propose trois abonnements basés sur le kilométrage

Codhality, c’est trois véhicules, propriétés de la coopérative, qui sont mis à la disposition des sociétaires. Pour les utiliser, il faut souscrire à l’un des trois types d’abonnements existants. 70 ménages en possèdent un. «Nos sociétaires, on le choix entre un abonnement S/M/L. On propose respectivement un quota de kilomètres: 1200, 2400 et 3600. Le prix du de l’abonnement S coûte, 100 francs. 200 francs le second et 300 francs le dernier», énumère Phelan Leverington responsable de la coordination associative à la Codha.  

La motion demande à l’État de lancer un projet pilote

D’autres centrales de mobilité existent ailleurs à Genève comme dans la zone industrielle de Plan-les-Ouates. Ici, on coordonne plusieurs solutions de mobilité pour les employés tel que le covoiturage, la mobilité douce et les transports en commun. 

Pour la députée Louise Trottet ces nouvelles alternatives de mobilité doivent être encouragées. Dans une motion soutenue par le Centre, «Les Verts» et les Socialistes, elle demande au Conseil d’État d’agir. «Le rôle de l’État est d’aider, via un projet pilote, à montrer que ce type d’initiatives est viable et intéressant, avance Louise Trottet députée «Les verts» à l’origine de la motion. Il faut montrer à l’échelle d’un quartier qu’il y a suffisamment de personnes qui sont motivées à renoncer à leur voiture en contrepartie d’un abonnement de mobilité qui leur offre bien plus qu’une voiture.»     

Selon une étude récente, près de 60% des Genevois seraient disposés à renoncer à leur voiture à condition d’avoir accès à une solution d’autopartage facile et accessible.