Genève

Colis piégés: Me Spira dénonce une enquête qui patine et une «détention destructrice»

24.01.2025 19h46 Rédaction

Me Spira

Dans l'affaire genevoise des colis piégés, la remise en liberté du seul prévenu laisse apparaître une enquête sans avancements. L'avocat du suspect libéré dénonce un séjour en prison «destructeur» pour son client.

Un rebondissement majeur et inattendu dans l’affaire des colis piégés à Genève. Le Ministère Public de la Confédération (MPC) a annoncé la remise en liberté du second suspect, interpellé en décembre. Ce jeune homme, désormais blanchi, rejoint son frère. Leur implication dans les explosions est aujourd’hui jugée improbable par les autorités. Un volte-face qui laisse l'avocat de l'ancien prévenu sans voix.

Me Vincent Spira, avocat du suspect récemment libéré, ne cache pas son indignation: «C’est un sentiment mitigé... un immense soulagement, mais aussi une révolte», déclare-t-il. Il critique avec virulence la détention prolongée de son client, qui avait clamé son innocence dès le premier jour. «Le dossier était vide et l’est toujours. Pourquoi mon client a-t-il été ciblé?», poursuit l'avocat.

Un procès d'intention aux conséquences «destructrices»

Pour l’avocat, cette arrestation hâtive illustre une erreur judiciaire doublée d’un manque de discernement dans l’enquête. «On a perdu cinq semaines pour réaliser que ces deux hommes étaient hors de cause», constate Me Spira. Il pointe aussi les conséquences dramatiques pour son client, qui a perdu son emploi et vu sa famille subir un véritable calvaire. «Il a été accusé à tort de crimes graves, comme la tentative de meurtre. Les dégâts sont monstrueux», insiste-t-il, évoquant des démarches futures pour obtenir des compensations.

Une enquête qui patine

Si les deux suspects sont désormais libres, l’enquête reste elle dans l’impasse. Selon Me Spira, aucune piste alternative ne se dessine à ce stade. «On a perdu du temps à se focaliser sur mon client et son frère, sans résultat. C’est inquiétant, tant pour les victimes que pour la population genevoise», estime l'avocat. «Une détention est destructrice, mais quand on est innocent, elle l’est encore plus», conclut Me Spira.

Dans son communiqué, le MPC évoque des «intenses investigations» mais sans fournir de nouveaux éléments. Cette absence de progrès alimente les critiques sur la gestion de l’affaire, qui suscite une vive émotion à Genève en raison de la dangerosité des colis piégés.