Comptes de la Ville de Genève: prudence ou austérité?
Alors que la Ville de Genève affiche des comptes positifs, les visions divergent fortement sur leur lecture et les conséquences à en tirer. Débat entre Vincent Schaller (UDC) et Manuel Zwyssig (PS).
Pour Manuel Zwyssig, conseiller municipal socialiste, il ne fait aucun doute que la prudence reste de mise, malgré les bons résultats. «Il y a une situation conjoncturelle peu favorable», insiste-t-il, tout en refusant l’idée de couper dans les prestations publiques.
Vincent Schaller, de son côté, se montre beaucoup plus critique. Selon lui, les comptes sont artificiellement équilibrés grâce à des éléments non pérennes, comme des plus-values boursières et immobilières. Il met en garde contre une «insouciance budgétaire» du Conseil administratif, évoquant un déficit de 73 millions prévu pour 2025. Pour lui, une hausse des impôts communaux semble inévitable. L’élu socialiste a rappelé de son côté que le Conseil administratif a présenté un plan de retour à l’équilibre.
L’initiative «J’y vis, j’y paie» au cœur des tensions
La discussion a également porté sur l’initiative «J’y vis, j’y paie», lancé par l’UDC et soumise au peuple le 18 mai. Elle propose que les contribuables votent le taux d’imposition là où ils résident. Vincent Schaller y voit une simple question de principe, sans impact direct sur la péréquation financière. Manuel Zwyssig, au contraire, alerte sur une potentielle perte de 70 millions pour la Ville de Genève, et y voit une tentative à peine voilée de fragiliser la commune, voire de la supprimer.
Autre point de friction: les investissements dans l’assainissement des immeubles. L’élu UDC critique des investissements insuffisants. Manuel Zwyssig rétorque que ses chiffres sont trompeurs, et que le total atteindra bien les 180 millions budgétés.