Conduites défectueuses des réseaux thermiques: la gauche défend les SIG, la droite accuse
Conduites défectueuses près de l’aéroport : les SIG dans la tourmente 2,6 km de tuyaux récemment posés pour le réseau thermique structurant doivent être changés. À droite, on dénonce un manque de contrôle. À gauche, ce sont les règles des marchés publics qui sont pointées.
Les conduites du futur réseau thermique structurant posées près de l’aéroport de Genève ne tiennent pas la pression. Pourtant, elles ne sont même pas encore en service. Une entreprise sous-traitante est en cause : elle aurait utilisé des matériaux tunisiens non conformes.
Résultat : 2,6 km de conduites devront être renforcés ou remplacés. Certaines routes, déjà refermées, devront être rouvertes. Le surcoût estimé atteint 80 millions de francs. Et le raccordement de l’aéroport pourrait être repoussé de deux ans.
La droite monte au front
Au PLR, la réaction est virulente. Le député Geoffray Sirolli dénonce un manque de surveillance interne :
«Aujourd’hui, il y a une concentration de pouvoir aux mains des Verts, que ce soit au Conseil d’État, à la présidence du conseil d’administration des SIG ou parmi ses membres. Dans ces conditions, aucun contre-pouvoir ne joue son rôle. Les SIG sont en roue libre.»
L’UDC Christo Ivanov parle carrément de «gouffre financier». Il a déposé une question écrite urgente au parlement :
«Je demande des comptes pour savoir ce qui s’est passé. Y avait-il de la sous-traitance ? Qui va payer ? Et cela va-t-il peser sur les résultats financiers des SIG en 2025 ? Vraisemblablement, oui.»
La gauche défend l’institution
Du côté des Verts, pas de remise en question. Julien Nicolet dit-Félix soutient la régie publique :
«SIG a scrupuleusement respecté les règles en matière de marchés publics. Elle s’est retournée contre le prestataire fautif. Jusqu’à preuve du contraire, tout a été fait dans les règles.»
Même discours au PS, mais avec un bémol sur les règles du jeu. Caroline Renold dénonce des lois trop permissives :
«Le problème vient des marchés publics : à force de privilégier l’offre la plus basse, on perd en contrôle sur la qualité. Et ce genre de dérapage devient inévitable.»
Vers des années de procédures
Les SIG ont déjà lancé des démarches pour obtenir réparation. Mais celles-ci pourraient durer plusieurs années. Quant aux travaux, le retard de deux ans pour raccorder l’aéroport est désormais un scénario pris au sérieux.