Construction: les syndicats mettent la pression sur les négociations salariales
Le secteur de la construction donne de la voix dans le cadre des négociations salariales pour 2025. SIT et Unia ont rassemblé 150 maçons sur leur pause de midi. Leur revendication: une hausse de salaire suffisante pour compenser le renchérissement du coût de la vie.
Des cacahuètes: voilà l’augmentation prévue pour le secteur du bâtiment, selon les syndicats SIT et Unia. Pour montrer leur désaccord, ils ont appelé les maçons à se rassembler au parc Eglantyne-Jebb: «On demande une augmentation pour tous – et conventionnelle – de 250 francs. C’est une revendication, évidemment à négocier. Parallèlement à ça, les patrons proposent 30 francs d’augmentation. Donc quand on calcule avec l’augmentation des primes d’assurance maladie on constate que de facto les maçons ont subi une baisse de salaire» martèle Thierry Horner, secrétaire syndical au SIT.
150 maçons de 7 chantiers différents ont répondu à l’appel: «Physiquement c’est très dur comme métier: on travaille sous la pluie, on travaille en été, on ne s’arrête jamais, le mec qui est malade il vient quand même travailler» explique Karim Mehentel, travailleur temporaire dans la construction.
Contre les augmentations individuelles
Les syndicats sont d’autant plus remontés que l’année précédente déjà, la branche de la construction n’a pas obtenu d’augmentation. Ils s’opposent aux augmentations individuelles: «Le salaire au mérite est une méthode pour diviser les travailleurs. Sans compter qu’il laisse des milliers de travailleurs sur le carreau : les temporaires n’en bénéficient pas, comme les travailleurs âgés à qui on reproche un manque de rendement donc ils ne voient pas la couleur de cette augmentation» déplore Thierry Horner.
Les maçons titulaires d’un CFC touchent un salaire mensuel de 5'893 francs. À cette somme s’ajoute une indemnité journalière de 25 francs. Mais les syndicats rappellent que les jeunes peuvent subir une baisse de salaire pendant 3 ans après l’obtention de leur CFC.
Questionné sur la somme demandée par SIT et Unia, le président de la SSE Genève préfère laisser les négociations aller à leur terme: «Il ne s’agit pas de dire si la somme en soi est raisonnable, puisque les discussions peuvent avoir lieu, mais elles prennent en compte un ensemble de critères, comme le carnet de commande des entreprises au niveau genevois et au niveau suisse. Donc le caractère raisonnable c’est aux parties qui sont en train de discuter maintenant de l’estimer» explique Eric Biesel.
La prochaine ronde de négociations salariales aura lieu le 28 octobre.