Genève

Coup de frein sur la limitation à 30km/h

04.09.2023 18h38 Denis PALMA

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Changement de législature, changement de cap. Vendredi dernier, la nouvelle majorité de droite du Grand Conseil a donné un coup d’arrêt au plan cantonal qui vise à lutter contre le bruit routier en limitant la vitesse à 30 km/h sur près de 300 axes. Trois motions issues de l’UDC, du MCG et du PLR ont passé la rampe du parlement. Va-t-on vers une mise au placard de ce plan cantonal?

Instaurer une vitesse maximale de 30 km/h pour limiter le bruit, le précédent gouvernement en a fait un objectif à atteindre sur près de 300 axes routiers du canton. Mais vendredi en plénière, en votant trois motions issues de l’UDC, du MCG et du PLR, les partis de droite, suivis par Le Centre, ont dit stop. «La ligne directrice de ces motions, c’est de dire au gouvernement que l’on ne veut pas de cette généralisation de la vitesse à 30 km/h. On veut des analyses zone par zone, avec des objectifs de bruits, de sécurité ou de pollution. On ne veut pas de réponse dogmatique ni de gesticulations politiques», averti, l’ancien conseiller d’État MCG Mauro Poggia, fraîchement élu au Grand Conseil.

«Les juges fédéraux sauront imposer le 30 km/h là où c’est nécessaire»

Ce signal politique marque un coup d’arrêt, mais remet-il pour autant tout en question? Le député écologiste David Martin ne le croit pas: «Les juges fédéraux sauront imposer le 30 km/h là où cela est nécessaire. En tant que Vert, je pense que l’on pourrait généraliser le 30 km/h jour et nuit partout comme à Zurich ou Paris. Mais en réalité, le plan qui est proposé est déjà consensuel».

«Il faut trouver un compromis»

L’ancien conseiller d’État du Centre, Serge Dal Busco, a porté la généralisation des 30 km/h. Aujourd’hui, son propre parti remet ce plan en cause. Chez les centristes, on assume ce grand écart. «Il faut trouver un compromis, explique le député Souheil Sayegh, comme l’ont fait les Lausannois. La ville vaudoise est revenue en arrière sur la politique des 30 km/h. Cela a été un compris et une discussion. Nous on doit pouvoir le faire aussi dans la concertation sans que ce soit imposé par un arrêté.»

La balle est maintenant dans le camp du Conseil d’État. Mais la généralisation du 30 km/h à Genève a de toute manière du plomb dans l’aile, car la nouvelle majorité de droite n’est pas le seul obstacle à sa mise en œuvre. La justice a également été saisie. Six recours sont pendants devant les tribunaux.