Crise du logement: 3 appartements murés proches de la gare interpellent
L’État peut-il se permettre de laisser des appartements vacants en pleine crise du logement ? La question se pose à deux pas de la gare Cornavin. Trois logements appartenants au canton, sont murés depuis plusieurs mois Une élue MCG dénonce un gaspillage, alors que l’Etat affirme que l’insalubrité des lieux ne permet pas d’y accueillir de nouveaux locataires.
Ces deux grandes baraques en bois accueillent encore des locataires, mais seulement derrière certaines portes. Condamnés par des planches clouées, trois appartements sont vides depuis des mois. Une situation dénoncée par la conseillère municipale MCG, Yasmine Menétrey.
Face à l’inaction, elle a interpellé l’État, propriétaire des lieux, le conseiller d’État Antonio Hodgers, et déposé une pétition au Grand Conseil pour réclamer une réaffectation rapide.
«L’Hospice général recherche des biens vacants. On en a trois ici qui sont vacants depuis un an et demi. Donc je ne comprends pas cette manière de faire, de réagir ou de non-réagir vis-à-vis de ces trois logements libres. Oui, ils sont voués à la destruction, mais en attendant, on peut quand même y loger des personnes.»
Logements insalubres ?
L’État, de son côté, est catégorique : ces appartements sont insalubres et dangereux. Alors pourquoi laisser des locataires y vivre ? Le Département du territoire, dans une réponse écrite, nous indique que quatre appartements sont actuellement loués et précise : «Ces appartements sont également dans un état vétuste, avec des loyers très faibles. S’ils venaient à être résiliés par les locataires, nous les condamnerions également.»
Une locataire actuelle a accepté d’ouvrir sa porte, sans apparaître à l’image. Elle affirme que son logement est en bon état. La conseillère municipale, elle, demande au Département depuis des mois de venir constater sur place. «Cela fait un an et demi qu’on perd du temps à faire des échanges de courrier, à devoir aller jusqu’à déposer une pétition au Grand Conseil. Je trouve navrant de devoir insister, alors que la seule chose que je demande, c’est qu’on ouvre la porte et qu’on vérifie avec le Département, que ces appartements ne sont pas insalubres.»
Le site, quoi qu’il en soit, est voué à disparaître dans le cadre du projet d’extension de la gare Cornavin. Raison pour laquelle l’État exclut toute remise en état des lieux. L’échéance reste lointaine : les travaux de la nouvelle gare ne devraient pas débuter avant 2030.